Publié le 20 juin 2023
40°C dans l'Hérault en France, 39,4°C à Pekin en Chine, 49,8°C à Zabol en Iran... Partout dans le monde, le mercure s'affole. Les stations météo enregistrent des températures records. Cette situation inédite pour un mois de juin, signe de l'emballement climatique, fait déjà souffrir les habitants des villes comme des campagnes.

40°C à Saint-Jean-de-Minervois dans l’Hérault en plein mois de juin. Voilà les effets réels du changement climatique en France. Une première, aussi tôt dans la saison. La vague de chaleur que les Français subissent depuis plus de 20 jours est "la plus précoce jamais enregistrée" dans l’Hexagone, selon Météo France. Et elle n’est pas limitée à la France. Partout dans le monde, les records de chaleur explosent.  
Avec 39,4 degrés, Pekin bat son précédent record de températures, datant de 2000. La température sur le bitume a localement dépassé les 50°C. Zabol, dans l’Est de l’Iran, a atteint 49,8°C, un nouveau record absolu tous les mois confondus. Le 19 juin, le mercure est monté à 47,4°C, à Ciudad Victoria au Mexique pulvérisant son précédent record de 46,5°C, en 1953. Et la chaleur devrait s’intensifier les prochaines semaines.
"Le monde vient de connaître son début juin le plus chaud jamais enregistré", a indiqué jeudi 15 juin dans un communiqué Samantha Burgess, directrice adjointe du service européen Copernicus sur le changement climatique. Partout dans le monde, les records s’accumulent avec une "marge substantielle", précise Copernicus.

Coups de chaud mortels


Même des villes plus fraiches, comme Mexico, connaissent des températures records. La capitale a frisé les 35°C, soit 10°C de plus que la moyenne des maximales pour un mois de juin. 


Les conséquences peuvent être dramatiques. Au Mexique, huit personnes sont mortes d’un coup de chaleur ou de déshydratation dans l’ensemble du pays depuis le mois de juin. Au Vietnam, les chaleurs écrasantes depuis le mois de mai, avec un record de température de 44,3°C, continuent en juin. Elles contraignent à des coupures de courant, à cause d’une utilisation excessive des climatiseurs, et produit une grave sécheresse.


En Europe, d’après la base de données sur les situations d’urgence (EM-DAT), les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques survenus en 2022 ont affecté directement 156 000 personnes et causés 16 365 décès, quasi exclusivement en raison des vagues de chaleur. Les épisodes de chaleur "ont pour effet des feux de forêt, la fonte de la glace aux pôles ou une augmentation de la demande d’électricité pour la climatisation""qui toutes ne font que rajouter au réchauffement", explique François-Marie Bréon, directeur adjoint du Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement. La Californie, dévastée par des méga-feux, n’est déjà plus assurable.

Un avant-goût d’El Nino


Ces vagues de chaleur coïncident avec l’arrivée d’El Nino, phénomène météorologique s’ajoutant au réchauffement climatique. Cela pourrait faire des prochaines années les plus chaudes jamais enregistrées. "Les années El Nino ont toujours été chaudes mais elles arrivent maintenant dans un contexte de réchauffement alimenté par l’utilisation des énergies fossiles, décennie après décennie, qui a rendu les températures extrêmes plus probables", souligne Richard Hodgkins, professeur de géographie physique à l’université britannique de Loughborough.
L’Europe risque particulièrement de voir se multiplier des températures inédites. Le vieux continent s’est déjà réchauffé de 2,3°C depuis la période pré-industrielle, ont annoncé lundi 19 juin l’ONU et le programme Copernicus. Le rythme s’est accéléré depuis les années 1980, devenant deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. À titre de comparaison, l’ensemble de la planète s’est réchauffé de 1,2°C.
Fanny Breuneval avec AFP

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