Publié le 08 septembre 2021
ENVIRONNEMENT
L’exposition Biocenosis21 montre que l’art peut servir à protéger la biodiversité
Au cœur du congrès de l’UICN à Marseille qui rassemble experts scientifiques, ONG environnementales et décideurs se sont glissés d’autres acteurs engagés : les 14 artistes rassemblés par l’association Art of Change 21 qui relie art contemporain et environnement. L’exposition éco-conçue, Biocenosis21, s’étale sur trois lieux dans la ville et témoigne de la capacité d’alerte que peuvent avoir des œuvres engagées. Toute la semaine, Novethic vous fait suivre le sommet de l’UICN.

@JcLett
Préserver la biodiversité en alliant les forces de toutes les disciplines : c’est le pari de l’exposition d’art contemporain Biocenosis21. Elle a installé au cœur du Congrès de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) à Marseille les créations de 14 artistes de nombreuses nationalités sélectionnés sur un processus respectueux de l’environnement par Art of Change 21. Les solutions d’impression sont plus écologiques tout comme les modes de transports.
Mais au-delà de l’écoconception, le message porté par ces œuvres réalisées par des artistes engagés, crée un nouveau mode d’alerte plus conceptuel mais tout aussi efficace parce qu’il suggère de nouvelles possibilités d’action. Le titre scientifique de l’exposition évoque la biocénose. Elle désigne l’ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace écologique donné, leur organisation et leurs interactions. Avec le biotope, elle forme les écosystèmes qui sont aujourd’hui menacés par le déclin de la biodiversité.
Come and discover in our exhibition #Biocenosis21 the artwork Flag (Amazon) by Irish artist John Gerrard, which digitally recreates a segment polluted by an oil slick from the Amazon River. NGA Hall 2 B6 until September 11 #JohnGerrard #biodiversity #IUCN #IUCNcongress pic.twitter.com/9HHBQtwMpU
— Art of Change 21 (@Artofchange21) September 7, 2021
Une forme de sensibilisation
Pour transposer cette alerte scientifique en création artistique qui stimule les émotions, les échanges et les réflexions de celui qui la regarde, les 14 artistes ont emprunté des voies différentes. Jeremy Gobé, par exemple, est particulièrement sensible à l’effet du réchauffement climatique sur les océans et à la destruction du corail. Du coup, il a monté le projet Corail Artefact, qui mêle "Art science" et industrie pour régénérer le corail à partir de dentelles en coton biologique. L’installation de biocenosis est composée d’une sculpture d’un mur de tricot, d’une sphère en béton écologique et d’une vidéo explicative du projet. Celui-ci est soutenu par un fonds de dotation qui permet de développer la recherche (artistique, scientifique et industrielle) et des actions de sensibilisation auprès des écoles et du grand public.
Financée par des mécènes dont LVMH et la Fondation Schneider Electric, l’exposition leur permet de contribuer à une nouvelle forme de sensibilisation. Gilles Vermot-Desroches, Vice-Président citoyenneté et affaires institutionnelles de Schneider Electric, soutien d’Art of Change 21 depuis la COP21 de 2015, explique ainsi leur engagement : "Nous nous impliquons dans les actions artistiques de l'association car nous sommes convaincus que l'art est un levier non seulement de sensibilisation mais d'action. Les émotions ont un pouvoir mobilisateur plus fort que les chiffres !"
Ce matin, notre médiatrice a fait visiter l'exposition #Biocenosis21 à des élèves de CM2. Vous aussi, venez nous retrouver au Hall 2 B6 du Parc Chanot jusqu'au 11.09 de 10h à 19h ! #IUCN #UICN #IUCNcongress #biodiversity #contemporyart pic.twitter.com/8XzRjJwqj7
— Art of Change 21 (@Artofchange21) September 6, 2021
Un remède à l’éco-anxiété
Même démarche pour le groupe LVMH, qui est associé à l’UNESCO dans son pavillon installé à Marseille. On y découvre une installation monumentale de Thijs Biersteker. Reliée à des données scientifiques fournies par l’organisation onusienne, elle permet de rendre tangible la déforestation galopante et donc de "ressentir" le phénomène. "Je suis convaincue que l’art doit s’emparer de l’environnement pour que sa protection devienne un sujet de désir", explique Hélène Valade, Directrice Développement Environnement du groupe LVMH : "La lutte contre la déforestation est l’un des axes de la stratégie biodiversité du groupe LVMH qui espère sceller une nouvelle alliance entre nature et créativité pour rendre possible la transition écologique".
Expérimenté dans le cadre de la COP21 sur le climat, le cocktail d’engagement environnemental et de créativité artistique que propose Alice Audouin avec Art of Change21 permet de déplacer le regard de ceux qui découvrent ces œuvres. C’est un remède à l’éco anxiété puisqu’il transforme les catastrophes environnementales en source d’inspiration.
Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT, Directrice générale de Novethic