Publié le 17 septembre 2019
ENVIRONNEMENT
COP désertification : les États s'engagent sur la neutralité en matière de dégradation des sols d'ici 2030
Les 196 États membres de la Convention de lutte contre la désertification se sont engagés à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres en 2030. Une avancée alors que le dernier rapport du Giec mettait en évidence l'influence néfaste des activités humaines sur l'état des terres.

@ONU
C’est une COP bien moins connue que celle sur le climat, mais qui a toute son importance. La 14e COP sur la désertification se tenait du 3 au 13 septembre à New Delhi, en Inde. Les 196 pays membres s’y sont engagés à faire de l’objectif de neutralité en matière de dégradation des sols un objectif national d'ici 2030. Cela passe par une réduction du taux de dégradation des terres et une restauration des terres dégradées et doit permettre d’accroître la sécurité alimentaire en préservant et restaurant les services rendus par les écosystèmes.
"Les pays s’attaqueront à l’insécurité foncière", "encourageront la restauration des terres afin de réduire les émissions de carbone […] et mobiliseront des sources de financement innovantes auprès de sources publiques et privées pour appuyer la mise en œuvre de ces décisions au niveau national", précisent Prakash Javadekar, ministre indien de l’environnement, et Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).
Jusqu'à dix dollars de retour pour un investi
Le Premier ministre indien Narendra Modi a souligné l’importance de l’eau dans la lutte contre la dégradation des terres et appelé à "créer un programme d’action mondial pour l’eau". Le gouvernement indien a ainsi lancé un programme "Plus de rendement par goutte" visant à doubler le revenu des agriculteurs en augmentant le rendement des cultures via la restauration des terres et la micro-irrigation. L’objectif du pays est de passer de 21 à 26 millions d’hectares de terres restaurées d’ici 2030.
"Nous avons pris conscience du fait que nous assisterons à des sécheresses plus fréquentes et plus graves, exacerbées par le changement climatique", commente Ibrahim Thiaw. À quelques jours du sommet pour l’action climat organisé le 23 septembre à New York par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, les ministres rappellent que chaque dollar investit dans la restauration des terres génère jusqu’à dix dollars en retour pour la société.
Début août, le Giec avait publié un nouveau rapport sur les liens entre changement climatique et usage des terres. Il alertait notamment sur le rôle de l’agriculture dans la dégradation des terres mais aussi sur le potentiel du secteur pour séquestrer le carbone dans les sols. Trois quarts des terres émergées sont altérés par les activités humaines et un tiers des terres pourraient devenir désertiques si les dégradations ne cessent pas d'ici 2030.
Concepcion Alvarez, @conce1