Publié le 09 août 2018

ENVIRONNEMENT

Bleu Blanc Ruche : une marque de miel en faveur du repeuplement des abeilles, lancée par Arnaud Montebourg

Une nouvelle marque de miel va voir le jour en septembre. Portée par Arnaud Montebourg et baptisée Bleu Blanc Ruche, elle vendra un produit français et plus cher que le marché. En contrepartie, les apiculteurs fournisseurs s’engageront à accroître leur cheptel d’insectes.

Chaque année, les apiculteurs perdent jusqu'à 50 % de leur cheptel. Une mortalité en hausse à cause des pesticides.
@LevOlson

L'ancien ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, qui a fait du repeuplement des abeilles l'un de ses chevaux de bataille, lance une marque de miel "d'origine France garantie" et une école d'apiculture, a-t-il annoncé mercredi à l'AFP.

"On lance une marque qui s'appelle « Bleu Blanc Ruche », qui va acheter du miel à des apiculteurs français à un prix supérieur au marché, en contrepartie de quoi ceux-ci s'engagent à eux-mêmes repeupler, c'est-à-dire à augmenter leur cheptel", a indiqué l’ancien ministre de l’Industrie.

La marque, déjà déposée, sera officiellement lancée le 10 septembre sur la plateforme de "crowdfunding" (financement participatif) Ulule, où le miel sera disponible en prévente, puis commercialisé à partir d'octobre pour "quelques dizaines de centimes" de plus que le prix du marché, a-t-il précisé.

Lutter contre la disparition des abeilles

Le producteur de miel dijonnais Apidis, l'un des acteurs majeurs de la filière en France, sera chargé du contrôle qualité, du conditionnement et de la distribution du miel. L’Association française de normalisation (Afnor) certifiera que le miel est d'origine France.

À l'origine de cette "marque de combat en faveur du repeuplement des abeilles" se trouve la Société d'élevage et de repeuplement des abeilles de France (Seraf), basée à Dijon, dont Arnaud Montebourg est actionnaire à hauteur de 35 % aux côtés notamment d'apiculteurs. "Cette année, nous projetons d'acquérir 80 tonnes de miel" à "la grosse dizaine d'apiculteurs" qui font déjà partie du projet, situés un peu partout en France, prévoit-il.

 

Ce projet répond à "un problème de société : la disparition des abeilles mellifères" qui sont nécessaires à la pollinisation sans laquelle "vous perdez les fruits, les légumes auxquels les humains sont habitués", fait valoir Arnaud Montebourg, alors que les abeilles souffrent depuis plusieurs années d'un taux de mortalité important, notamment à cause des pesticides.

Arnaud Montebourg crée en parallèle, avec les mêmes actionnaires, une "École des hautes études apicoles", dont l'ambition sera "de former des nouveaux apiculteurs qui participeront de façon significative au repeuplement" des abeilles. Elle accueillera à partir de janvier prochain entre 10 et 20 élèves par an pour une formation théorique et pratique, dont trois à quatre mois dans l'hémisphère sud, financée par la région Bourgogne-Franche-Comté et du mécénat.

Une aide de 3 millions d’euros

Fin juillet, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert a annoncé lundi une aide de 3 millions d'euros pour les apiculteurs touchés par la mortalité des abeilles, destinée au renouvellement des essaims, selon un communiqué.

Le ministère va "mettre en place un dispositif d'aide exceptionnel pour les apiculteurs [affectés], qui sera effectif d'ici fin septembre, et prendra la forme d'une aide au renouvellement du cheptel apicole (aide à l'achat d'essaims). L'enveloppe consacrée à cette aide sera d'un montant de 3 millions d'euros".

Depuis plusieurs années, les apiculteurs français subissent des pertes moyennes de 30 % de leurs cheptels en hiver, selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Durant l'hiver 2017/2018 "on a franchi un cap supplémentaire", avec des taux de mortalité pouvant grimper à 40 %, 50 % voire 80 %, avait indiqué en juin Gilles Lanio, président de l'Unaf.

Ludovic Dupin avec AFP


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