Jeu de chaises musicales à la "Plateforme RSE", cet organe de concertation créé en 2013 et destiné à alimenter une réflexion multi parties prenantes sur la responsabilité sociétale des entreprises. Lors de son assemblée plénière qui s’est tenue le 6 décembre, celle-ci a élu son nouveau bureau. Et doit faire face à la défection de deux ONG.
C’est un représentant associatif qui présidera désormais la plateforme. Il s’agit de Sylvain Boucherand en tant qu’administrateur et trésorier d’Humanité et Biodiversité. Mais l’homme est aussi président et co-fondateur du cabinet de conseil en RSE B&L Évolution. Il était aussi depuis deux ans vice-président de la Plateforme RSE.
Il remplace Hélène Valade, directrice du développement durable chez Suez et qui représentait le pôle économique. Il sera appuyé par trois vice-présidents : Michel Laviale pour le Medef, Frédérique Lellouche pour la CFDT et Odile Uzan pour l’Aderse (une association académique sur la RSE).
En 2018, la plateforme RSE "poursuivra ses travaux sur les dimensions environnementales et territoriales de la RSE, travaillera sur l’articulation entre la RSE et les objectifs de développement durable (ODD) et contribuera aux travaux sur la feuille de route gouvernementale sur l’économie circulaire, et sur le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises", précise-t-elle dans un communiqué.
"Un poids démesuré du pôle économique" selon des ONG
L’efficacité de la Plateforme est pourtant mise en cause par certaines associations. La veille de la plénière, Les Amis de la Terre et Action Aid-Peuples solidaires ont annoncé leur retrait de la plateforme. Elles dénoncent le "poids démesuré du pôle économique mené par l’Afep et le Medef, qui a conduit systématiquement à des blocages et des retards répétés".
"La Plateforme RSE n’est ni une instance réellement reconnue par les pouvoirs publics, ni un espace propice à faire avancer les problématiques liées à la régulation des entreprises et leur responsabilité sociale et environnementale", déplorent-elles.
Deux visions de la RSE
Deux visions de la RSE s’opposent au sein de cette plateforme qui regroupe ONG, entreprises, syndicats, chercheurs, pouvoirs publics et experts. D’une part, la vision d’une RSE basée sur l’incitation non contraignante, préconisée par les entreprises, et d’autre part, la vision d’une RSE basée sur la réglementation.
Cette dernière vision, que partagent Les Amis de La Terre et Action Aid est notamment incarnée par la loi sur le devoir de vigilance selon les associations. Une loi qui incarne les crispations qu’il peut y avoir au sein de la plateforme entre les différents pôles.
Béatrice Heraud @beatriceheraud
Publié le 8 décembre 2017
La plateforme RSE, l’instance de concertation sur la responsabilité sociétale des entreprises placée sous l’égide du Premier ministre, a élu son nouveau bureau et placé à sa tête un représentant associatif : Sylvain Boucherand, administrateur et trésorier d’Humanité et Biodiversité. Mais la plateforme ne correspond plus aux attentes d’autres ONG. Les Amis de la Terre et Action Aid-Peuples Solidaires ont décidé de claquer la porte.
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