Publié le 09 septembre 2021
ENTREPRISES RESPONSABLES
Découvrez sept raisons d’être qui ont vraiment du sens
De plus en plus d’entreprises adoptent une raison d’être. Ce dispositif de la loi Pacte doit être un mantra de la structure sur son rôle dans la société, au-delà de ses seuls impératifs économiques. Si beaucoup sonnent creux, d’autres, issues de concertations globales avec les équipes, ont un sens précis. Novethic a sélectionné quelques exemples parlants.

@Dilok Klaisataporn
La Loi Pacte permet aux entreprises depuis 2019 de se doter d’une raison d’être. Dans un guide pratique, Bpifrance et l’agence Mots-clés, décrivent la raison d’être comme "une formule généralement brève décrivant l’ambition de l’entreprise qui dépasse sa dimension strictement économique". De là découle une série de recommandations pour y parvenir. Le guide les résume ainsi : "La raison d’être est une phrase unique qui contient des verbes d’action et reflète l’identité de l’entreprise".
Parfois, c’est très réussi. La raison d’être est limpide, efficace et éclairante. Elle devient alors un vrai tremplin pour passer à l’étape d’après : devenir société à mission, un autre dispositif permis par la loi pacte. Souvent, elle est complètement loupée, sonnant creux et restant lettre morte. Selon les dernières données de Bercy, environ 170 entreprises ont aujourd’hui inscrit une raison d’être dans leurs statuts. Bien plus devraient franchir le pas dans les mois à venir.
Si votre entreprise s’engage dans cette voie, voici quelques exemples éclairants que Novethic vous soumet pour inspirer l’élaboration collective de votre futur mantra. À chaque fois, il s’agit, comme l’indique le guide Bpifrance/Mots-clés, d’une phrase courte tournée vers l’action.
Danone : "Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre"
À tout seigneur, tout honneur, l’entreprise Danone, héraut de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), a été l’un des premiers grands groupes à se doter d’une raison d’être (et à adopter le statut d’entreprise à mission). Loin de sonner dans le vague sa raison d’être se trouve en droite ligne avec son activité, dont les effets sont envisagés bien au-delà des portes de ses usines.
Philip Morris : "Se mobiliser et innover pour permettre aux fumeurs adultes d’arrêter la cigarette en faisant de meilleurs choix"
En voici une raison d’être qui a fait couler beaucoup d’encre et est aujourd’hui un cas d’école. L’un de plus grands cigarettiers du monde veut tuer son propre business ? Évidemment non. Il s’agit pour l’entreprise de moins s’exposer aux risques sanitaires mais aussi de promouvoir ses "produits sans fumée". Des dispositifs électroniques de tabac chauffé mais non brûlé, commercialisé sous le nom IOS.
Caisse des dépôts et Consignations : "Ensemble, faisons grandir la France"
Même une institution publique, comme la CDC (dont Novethic est une filiale), peut se doter d’une raison d’être. Mais difficile de résumer la multitude de missions (investissement, épargne, habitats sociaux, transition sur les territoires…). Aussi alors que, la CDC est le bras armé du gouvernement dans le cadre du plan de relance, elle englobe cette notion de croissance globale de la France.
MEDEF : "Agir pour une croissance responsable"
Le Mouvement des entreprises de France, le Medef, a toujours voulu donner sa vision d’une France prospère et croissante. Et le manque de responsabilité sociétale des plus grandes entreprises du CAC40 lui a été souvent opposé. Sa raison d’être vise à garantir que les enjeux environnementaux et sociaux sont essentiels à l’organisation patronale.
Decathlon : "Rendre durablement le plaisir et les bienfaits de la pratique du sport accessibles au plus grand nombre"
Avec cette raison d’être, la grande marque de distribution d’articles sportifs ne cherche pas à se donner une place démesurée sur la planète. Sa mission est un sport durable pour tous. Le projet est circonscrit et donne un cap clair. Cela rappelle aussi la raison d’être d’Open Classroom : "Rendre l’éducation accessible à tous", on ne peut être plus clair.
Groupama : "Nous sommes là pour permettre au plus grand nombre de construire leur vie en confiance"
Les assureurs et les banquiers se sont globalement dotés de raisons d’être visant à se mettre au service de leurs clients et sociétaires. La formulation de l’assureur Groupama est intéressante. En conjuguant le verbe être, ce n’est pas à ses clients que l’entreprise s’adresse mais à ses salariés qu’elle implique dans la construction de la couverture des risques,
EDF : "Construire un avenir énergétique neutre en CO₂, conciliant préservation de la planète, bien-être et développement, grâce à l'électricité et à des solutions et services innovants"
Les entreprises industrielles se sont également penchées largement sur leur raison d’être. L’électricien EDF s’est plié à l’exercice. En inscrivant la neutralité carbone au sommet de sa raison d’être, c’est un engagement profond qui est pris pour son mix énergétique et plus globalement sur l’urgence climatique.
Ludovic Dupin @LudovicDupin