Publié le 15 décembre 2021
ENTREPRISES RESPONSABLES
Danone et L’Oréal parmi les 14 entreprises leaders sur l’environnement au niveau mondial
Danone et L'Oréal trustent le podium du CDP (ex-Carbon Disclosure Project) depuis plusieurs années déjà. Véritable référence en matière de transparence environnementale, il classe chaque année les entreprises les plus vertueuses au niveau mondial. Les deux Françaises font ainsi partie des 14 leaders ayant obtenu un triple A pour leur engagement contre le changement climatique, la gestion des forêts et la sécurisation des ressources en eau. Mais elles ne représentent que la pointe de l'iceberg.

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Seules 14 entreprises sortent du lot en matière environnementale, à en croire le nouveau classement du CDP, et Danone et L’Oréal en font partie. Les deux championnes françaises ont obtenu un triple A, dans les trois domaines analysés par l’organisation à but non lucratif, à savoir la lutte contre le changement climatique, la gestion des forêts et la sécurisation des ressources en eau. Elles se placent en haut du classement aux côtés de HP, Unilever ou encore de Philip Morris.
C’est la sixième année consécutive que le géant français des cosmétiques reçoit cette distinction. En matière de climat, l’objectif global de L’Oréal pour 2030 est de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre sur chacun de ses produits finis, tous scopes confondus (émissions directes et indirectes), et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. En 2025, tous les sites du groupe auront atteint la neutralité carbone et d’ici la fin de la décennie, aucun des ingrédients et des matériaux d’emballage ne contribueront à la déforestation.
Changer s’avère souvent moins cher et plus rapide qu’escompté
"La COP26 a souligné le rôle nécessaire que jouent les entreprises dans la conduite des changements de l'économie réelle pour faire face à l'urgence climatique et écologique et nous maintenir à moins de 1,5 °C. Il est fantastique que de plus en plus d'entreprises divulguent leur impact chaque année et reconnaissent l'interdépendance des problèmes environnementaux. Nous devons maintenant voir des actions encore plus ambitieuses sur le climat et davantage d'entreprises intensifier leurs efforts dans d'autres domaines du capital naturel" s’est réjoui Dexter Galvin, directeur mondial des entreprises et des chaînes d'approvisionnement chez CDP.
Au niveau français, la prise en compte de l’urgence environnementale a nettement progressé, selon un rapport du Boston Consulting Group, publié le 14 décembre. Ainsi, 80 % des entreprises du CAC 40 sont désormais engagées dans une démarche de neutralité carbone fondée sur la science (Science based target initiative, SBTi). "Au-delà des menaces que fait peser le réchauffement sur l’économie en général et leur activité en particulier, elles voient aussi l’opportunité de croissance que représente pour elles la transition climatique. Conscientes que les efforts déjà entrepris étaient la partie la plus simple, elles se disent prêtes à passer la vitesse supérieure" conclut le cabinet.
Changer s’avère heureusement souvent moins cher et plus rapide qu’escompté, note le rapport. L’adoption du photovoltaïque a par exemple été 40 fois plus rapide que prévue en 2002 à un coût trois fois inférieur au scénario établi en 2008. Si d’autres leviers de décarbonation demeurent onéreux, travailler avec toute la chaîne de valeur permet de lisser le coût. Sur une voiture facturée 30 000 euros, le surcoût lié à l’utilisation de matériaux Net Zéro pourrait ainsi représenter moins de 500 euros, soit 2% du prix.
"Le jour où le consommateur aura mis l’écologie au cœur de ses actes, nous aurons un vrai avantage"
"Nous investissons environ un milliard d’euros en R&D chaque année, notamment sur des produits green. Le jour où le consommateur aura mis l’écologie au cœur de ses actes, nous aurons un vrai avantage", témoigne Nicolas Hieronimus, directeur général de L’Oréal. "Les consommateurs se tournent de plus en plus vers des produits qui sont bons pour eux et pour la planète et les engagements durables resteront au cœur de nos marques et de notre stratégie de croissance dans les années à venir" abonde Antoine de Saint-Affrique, directeur général de Danone. Le groupe s’est engagé à la neutralité carbone sur l’ensemble de sa chaîne de valeur d’ici 2050.
Reste que ces entreprises engagées ne représentent que la pointe de l'iceberg : 2 % seulement ont obtenu un A sur les 13 000 entreprises analysées. Une grande majorité (58 %) a obtenu un score entre C et D, ce qui signifie qu'elles commencent tout juste à reconnaître leur impact environnemental. Il est également préoccupant que près de 17 000 entreprises, ayant une capitalisation boursière de 21 000 milliards de dollars - dont Chevron, Exxon Mobil, Glencore et Berkshire Hathaway - n'aient même pas fait le premier pas et déclaré leurs données environnementales.
Concepcion Alvarez @conce1