Publié le 25 septembre 2017
ÉNERGIE
Deux ans après leur adoption, les Objectifs de développement durable commencent à réellement mobiliser les entreprises
Deux ans après leur adoption par les Nations unies, les Objectifs de développement durable (ODD) sont sortis de la confidentialité pour les entreprises françaises. Parmi le SBF 120, plus d’un tiers d’entre elles se mobilisent autour de ces objectifs. Cependant, elles sont nombreuses à s’appuyer sur leur politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises) existante et aucune n’a lancé de plan spécifique pour appliquer les ODD.

C’est un grand pas en avant. Dans sa nouvelle étude sur l’état des lieux de la prise en compte des ODD par les entreprises françaises (1), le cabinet B&L évolution met en avant "une mobilisation des entreprises, de toutes tailles, de tous les secteurs d’activité et même des entreprises publiques" sur les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en 2015 par l’Assemblée générale des Nations Unies dans le cadre de l'Agenda 2030.
"Mis à part le secteur des transports, tous les autres secteurs ont des entreprises du SBF 120 engagées, voire très engagées, comme LVMH, Carrefour, Schneider Electric, BPCE, Solvay, Veolia, Gecina, le CNES, La Poste ou l’AFD…", pointe l’étude. Au total, 44 entreprises sont concrètement mobilisées sur les ODD, un taux qui a plus que doublé par rapport à l’année dernière. Quant aux PME, plus de la moitié de celles interrogées ont fait des ODD un sujet phare de leur politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises) ou de leur stratégie d’entreprise.
"Nous constatons que les ODD s’invitent de plus en plus dans les stratégies de RSE et qu’ils ne sont pas réservés aux seules grandes entreprises multinationales, puisque des TPE et PME ont indiqué leur engagement et leurs actions", indique Sylvain Boucherand, co-fondateur de B&L évolution.
Un virage en cours
La majorité des entreprises interrogées mentionnent entre 6 et 9 ODD. Et seules 8 entreprises ont porté leur analyse sur l’ensemble des 17 ODD. Ceux qui sont les plus souvent mentionnés portent sur les modes de consommation et de production durables (ODD 12), sur le travail décent (ODD 8), le bien-être (ODD 3) et plus largement sur le changement climatique (ODD 13). En revanche, les ODD concernant la lutte contre la faim (ODD 2), la vie aquatique (ODD 14) et l’eau (ODD 6) sont moins représentés.
Les modes d’appropriation et d’actions diffèrent d’une entreprise à l’autre, allant de la simple mention pour certaines jusqu'au développement de partenariats avec des parties prenantes pour d'autres. Mais globalement, les entreprises identifient leurs contributions en fonction de ce qu’elles font déjà dans le cadre de leur politique RSE et y relient les projets existants plutôt que d’en créer de nouveaux. Ainsi, aucune entreprise du SBF120 n’indique avoir revu sa stratégie RSE au regard des ODD.
"La prochaine étape, pour les entreprises qui souhaitent être pionnières, sera de prendre des engagements forts dans une stratégie intégrée pour contribuer à ces enjeux sociétaux, d’innover et transformer leur modèle économique pour favoriser l’atteinte des ODD, poursuit Sylvain Boucherand. Le virage est en train d’être pris !"
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Voir l'étude