Publié le 12 juillet 2017
ÉNERGIE
100 entreprises responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre
71% des émissions globales de gaz à effet de serre depuis 1988 sont dues seulement à… 100 entreprises. Et la moitié de ces émissions est à imputer à 25 d'entre elles. Le Carbon Disclosure Project, auteur du rapport dont sont issus ces chiffres, appelle les investisseurs à peser de tout leur poids pour changer la stratégie de ces sociétés.

China Coal Mining, Saudi Arabian Oil Company, Gazprom, Exxon Mobil, Shell, BP, Chevron, Total… À elles seules, une centaine d’entreprises - pétrolières, gazières ou charbonnières - sont responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988. Le calcul a été réalisé par le Carbon Disclosure Project (CDP) en partenariat avec le Climate Accountability Institute (CAI), et mis en évidence dans le rapport Carbon Majors Report 2017 (1) paru le 10 juillet. Plus de 50 % de ces émissions de CO2 proviennent de seulement 25 entreprises et pays.
"En 1988, le changement climatique lié à l’activité humaine a officiellement été reconnu par la création du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), expliquent les auteurs. Depuis, alors qu’elles étaient censées être au courant, les industries liées aux énergies fossiles ont doublé leur contribution au réchauffement climatique en émettant autant de gaz à effet de serre en 28 ans qu’en 237 ans".
Les investisseurs jouent un rôle clé
Les deux plus gros émetteurs sont deux entreprises publiques, China Coal Mining et Saudi Arabian Oil Company, responsables respectivement de 14,3 % et 4,5 % des émissions globales de gaz à effet de serre depuis 1988. Total, qui est la seule entreprise française de la liste, a contribué à 1% des émissions.
Pour changer la donne, le CDP compte sur les investisseurs. En effet, un cinquième des émissions provient d’entreprises bénéficiant de fonds publics et 41% des émissions émanent d’entreprises cotées. Le rapport invite donc ces derniers à peser dans la transition énergétique en se positionnant en faveur d’investissements dans des énergies plus propres.
Selon les auteurs, si l’extraction des énergies fossiles continue au rythme des 28 dernières années, les températures devraient augmenter de 4°C d’ici à la fin du siècle alors que l’Accord de Paris prévoit une augmentation des températures de 1,5 à 2°C maximum.
Concepcion Alvarez @conce1