Publié le 7 juillet 2025

Le bilan provisoire des inondations qui se sont abattues sur le Texas ce week-end fait état de plus de 80 morts et de nombreux disparus. Si les alertes ont bien été émises, la coordination sur le terrain pour mettre à l’abri les citoyens semble avoir été défaillante. En cause, les coupes budgétaires de l’administration Trump au sein du Service météorologique national.

Les Etats-Unis font face à un très lourd bilan après des inondations d’une rare violence, ayant fait plus de 80 morts, dont de nombreux enfants, dans le centre du Texas, au sud du pays, ainsi que plusieurs disparus. Le fleuve Guadalupe qui traverse le comté de Kerr est monté de huit mètres en moins d’une heure vendredi 4 juillet. Si la région est connue pour ses “crues éclair”, les spécialistes ont cependant déclaré que le niveau de cette crue était difficilement prévisible.

Rapidement, une polémique a éclaté sur la responsabilité d’une telle catastrophe. Il semblerait que les alertes aient bien été envoyées par les prévisionnistes dès la nuit du 3 au 4 juillet. En revanche, celles-ci ne sont pas arrivées jusqu’aux citoyens concernés. Cela s’explique d’abord par le fait qu’il n’existe pas dans le comté de Kerr de système d’alerte en raison de son coût élevé et de la réticence des habitants à investir dans de nouvelles dépenses, et aussi par une faible connexion au réseau téléphonique.

“Une faillite systémique”

Mais ce n’est pas tout. Ce que pointent aussi plusieurs spécialistes cités par des médias anglosaxons, c’est qu’une fois les alertes émises, une chaine d’acteurs doit ensuite se mettre en branle. Or les coupes budgétaires récentes, mises en place par l’administration Trump depuis janvier dernier, pourraient avoir bloqué la bonne coordination des opérations. Ainsi dans les bureaux du Service météorologique national de San Angelo et de San Antonio, en charge de certaines des zones les plus durement touchées par les inondations, de nombreux postes vacants étaient recensés : un hydrologue principal, un prévisionniste, un météorologue chargé de la coordination des alertes ou encore un agent scientifique.

Des personnes qui sont “censées collaborer avec les responsables locaux des urgences pour planifier les inondations, notamment quand et comment alerter les résidents et les aider à évacuer“, précise Tom Fahy, directeur législatif de la National Weather Service Employees Organization, le syndicat qui représente les employés du Service météorologique, cité par le New York Times. “C’est un drame, mais aussi une faillite systémique“, a également dénoncé un ancien cadre du National Weather Service (NWS), le Service météorologique national au Washington Post.

Changement climatique

Sous l’administration Trump, le NWS, ainsi que d’autres agences fédérales, ont été contraints de réduire leurs effectifs. Au printemps dernier, à la suite des licenciements et des départs à la retraite, le Service météorologique national avait ainsi perdu près de 600 personnes. Certains bureaux de prévision ont commencé à fermer la nuit, quand d’autres ont réduit le nombre de mesures météorologiques. Le Service météorologique avait alors déclaré se préparer à des “opérations dégradées“.

Interrogé sur le sujet, Donal Trump a réfuté tout lien entre les coupes budgétaires dans les administrations américaines et le lourd bilan de ces inondations. En outre, le président, climatosceptique assumé, a clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas continuer à soutenir la recherche sur la science du climat. Le changement climatique est pourtant un facteur aggravant dans des catastrophes comme celles-ci.

“Avec le changement climatique, nous avons une atmosphère qui se réchauffe. Une atmosphère plus chaude contient beaucoup plus d’humidité – et nous constatons évidemment beaucoup plus d’humidité atmosphérique totale à travers le monde ces dernières années”, explique Brett Anderson, météorologue chez AccuWeather, cité par Associated press.

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