La présidentielle américaine lance un débat de fond sur la notion de liberté. Pour Donald Trump et Elon Musk, devenu son plus fervent soutien, la liberté dont ils veulent jouir consiste à s’affranchir des règles qui ne leur conviennent pas, à s’enrichir autant qu’il est possible et à désigner des ennemis qui eux ne doivent avoir aucune liberté : les migrants, les membres des communautés LGBTQ+, les femmes qui désirent avorter et ceux et celles qui veulent changer de genre…
Ces cibles sont rassemblées dans un vaste fourre-tout qu’on appelle, selon le moment et le contexte, “woke” ou ESG. Avec l’essor des gouverneurs républicains alignés sur les positions de Trump comme celui de Floride ou du Texas, de nombreux Etats se sont mis à appliquer des politiques hostiles aux investisseurs et aux entreprises qui prennent des engagements climatiques et durables. Cela leur a permis d’interdire l’avortement, de nombreux livres qui n’ont plus droit de cité dans les bibliothèques mais aussi de pousser les investisseurs à renoncer à leurs engagements climatiques.
Cet été les élus républicains de la Chambre des représentants ont écrit une lettre de menace aux 130 signataires américains de l’initiative Climate Action 100 +. Ils accusent les institutions financières visées de “s’entendre avec des activistes climatiques pour adopter des objectifs de gauche liés à l’environnement, au social et à la gouvernance (ESG), en violation potentielle avec les lois antitrust américaines”. La coalition, créée en 2017, qui vise à faire réduire drastiquement leurs émissions de CO2 aux entreprises les émettrices de la planète, a donc encore perdu de nouveaux soutiens américains.
Incarnation de la liberté
Kamala Harris, elle, veut relever le drapeau de la liberté portée par le rêve américain, celui où tout est possible pour qui s’en donnent les moyens et quel qu’il soit. C’est d’autant plus légitime qu’elle en est l’incarnation ! L’ ex-président, Barak Obama, l’a redit dans son discours de soutien. Il a rappelé que dans son pays “des enfants avec des drôles de noms” peuvent accéder aux plus hautes fonctions. Pour lui le ticket démocrate “croit que LE peuple inclut tout le monde parce que c’est la seule façon dont peut fonctionner l’Amérique”. Il ajoute “malgré ce que suggèrent certains politiques de nombreux Américains comprennent cette idée”.
.@KamalaHarris and @Tim_Walz believe in an America where “We the People” includes everyone. Because that’s the only way this American experiment works. And despite what our politics might suggest, I think most Americans understand that. pic.twitter.com/hGZnK7A0ys
— Barack Obama (@BarackObama) August 21, 2024
La liberté prônée par la candidate démocrate est axée sur le respect des différences, le droit d’aller et venir, de disposer de son corps et de ses choix, religieux ou sexuels et de ne pas craindre de se faire tuer dans des lieux publics à cause des armes en libre circulation. Cette liberté est liée à une meilleure justice environnementale et aux combats pour que l’air et l’eau soient plus sains. Kamala Harris, soutient le verdissement de l’économie apporté par l’Inflation Reduction Act.
Avec leurs bulletins de vote, les Américains vont pouvoir dire s’ils vomissent ou non le woke et l’ESG. Au vu des post irrationnels qui se déchaînent sur le réseau social X, propriété d’Elon Musk, le pire est à craindre sur le degré de désinformation dont vont bénéficier les Américains dans les trois mois à venir. Ce tweet en donne une idée.
Communist Kamala and Obama.
We know what you meant when you said you want to “Transform” the USA.
Kamala must be defeated! pic.twitter.com/UfM7YVPYKj— Debra C (@Molly4everLoved) August 21, 2024
L’intelligence artificielle y aura une place stratégique. Elle a déjà permis à Donald Trump de faire croire qu’il avait le soutien de Taylor SwIft et de ses fans alors qu’elle a appelé à voter contre lui il y a quatre ans !