Petit séisme dans le microcosme actionnarial de Renault. Durant la journée très cadrée de l'assemblée générale (AG) du groupe, ce sont près de 28% des actionnaires qui ont voté contre la rémunération de Luca De Meo, directeur général (DG) depuis 2020. Un taux d'approbation très bas, peu habituel dans ce type d'assemblées en général très consensuelles.
La rémunération du DG de Renault atteindra cette année 5,3 millions d'euros, composés d'un salaire fixe annuel brut de 1,3 million, d'une part variable de près de 2 millions et d'actions valorisées elles aussi à près de 2 millions d'euros. Une rémunération très élevée, qui a visiblement suscité la controverse parmi les actionnaires.
"Une vraie contestation des actionnaires"
"Votre rémunération est scandaleuse" a lancé l'un d'eux, ancien salarié du groupe, présent à l'AG, avant le vote. Jean-Dominique Sénard, président du groupe Renault a pourtant tenté de justifier cette rémunération, qualifiée de "très raisonnable", au regard, selon lui, de la performance du groupe. "Cela mérite reconnaissance et récompense" explique-t-il. Une justification qui n'a visiblement pas suffi à convaincre les actionnaires réticents. "Ce n’est pas la première année que les actionnaires réagissent de cette façon : l'année dernière, la même résolution n'avait été adoptée qu'à 68%," commente Charles Pinel, directeur général de Proxinvest, agence de conseil en vote actionnarial.
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