"Le marché a compris les risques liés à une mauvaise gouvernance et au changement climatique. En revanche il a beaucoup de mal à comprendre que l’esclavage moderne et les violations des droits humains dans les chaînes de sous-traitance mondialisées est un risque dont il faut évaluer la portée car il peut couter très cher". La directrice de la recherche ESG d’AllianceBernstein, Saskia Kort-Chick, s’efforce de sensibiliser les entreprises qu’elle engage, comme les investisseurs, à ce risque encore mal connu.
Pourtant elle constate qu’un "tsunami" de régulations se prépare, à commencer par les lois australiennes et britanniques sur l’esclavage moderne ou le futur devoir de vigilance européen. Depuis dix ans, se sont ajoutés à la loi américaine Dodd Frank Act sur les minerais de conflit de 2012 une trentaine de régulations qui, de la Suisse au Japon en passant par la Nouvelle Zélande, tentent de limiter les violations de droits humains dans les chaînes de sous-traitance. "Le risque est aggravé par le fait que de nombreux produits manufacturés sont liés à du travail forcé quelque part dans le monde", précise Saskia Kort-Chick. Elle ajoute : "c’est pour cela que les entreprises doivent prendre au sérieux la mise en cause de leur responsabilité dans des violations avérées de droits humains. C’est un risque juridique majeur".
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