Il est rare que le sujet des fonds d’épargne salariale déchaîne les passions. Ils sont pourtant au cœur de la dernière grande escarmouche sur l’ESG aux États-Unis. À peine installé, le Congrès républicain a voté une loi prenant le contrepied de l’administration Biden, qui avait révisé la définition stricte du devoir fiduciaire imposée sous Donald Trump. Le message est clair : les acteurs financiers ont intérêt à peser leurs mots concernant les nouvelles règles de reporting climat de la Securities and Exchange Commission (SEC). Joe Biden a toutefois opposé son premier véto à cette loi "anti-ESG", en expliquant que "cette loi mettrait en risque votre épargne retraite en rendant illégal de considérer des facteurs de risques que les députés républicains n'aiment pas".
Aux États-Unis, l’épargne salariale concerne, selon Reuters, 150 millions de personnes et plus de 12 000 milliards de dollars d’actifs. Fin 2022, une révision des règles du département du Travail avait ouvert la voie à la prise en compte des critères ESG dans la gestion des fonds, si elle permet une amélioration des retours financiers. De l’avis de spécialistes écrivant pour le blog Harvard Law School Forum on Corporate Governance, cette mesure correspondait à un retour timide sur la prohibition imposée par l’administration Trump.
Le coût de plus en plus visible de l’anti-ESGEngagés dans de nombreux exécutifs loc