Dans un pays à la tradition d’investissement responsable bien ancrée, la nouvelle passerait presque inaperçu. Tandis qu’aux États-Unis la prise en compte des critères ESG relève du casus belli, en Suède elle est en passe de devenir obligatoire dans la gestion de toute une partie de l’offre publique de fonds de pension. La Swedish Fund Selection Agency (SFSA) a lancé la réattribution d’environ 90 milliards d’euros (10% du total), dans une réforme de l’offre publique de fonds de pension qui fait suite au scandale dit "Falcon Funds". À l’aide de pratiques de télémarketing agressives, ce gestionnaire d’actifs domicilié à Malte avait réussi à obtenir le capital de 20 000 épargnants suédois, investis dans des véhicules à la performance médiocre et soupçonnés d’être des coquilles impliquées dans des détournements de fonds.
Le cahier des charges lancé par la SFSA requiert des procédures effectives pour prévenir les violations par les entités investies de plusieurs ensembles de principes internationaux, comme les lignes directrices de l’OCDE sur les multinationales et le Global Compact de l’ONU. En cohérence avec ses exigences sur l’ESG, l’agence souhaiterait limiter la sélection de ces quelques 150 fonds aux véhicules se déclarant alignés avec les articles 8 et 9 du règlement SFDR.
Des épargnants de plus en plus sensibles à l’ESGDans une interview à Bloomberg, le directeur de la