La saga AGL Energy continue, comme un miroir de la fracture qui déchire l’Australie sur la question climatique. Malgré l’échec de sa tentative de rachat en collaboration avec Brookfield Asset Management, le milliardaire de la tech et auto-proclamé investisseur climat Mike Cannon-Brookes ne relâche pas la pression. Plus gros actionnaire de la société, il a pesé de tout son poids pour réunir une coalition contre le projet de scission des centrales à charbon, forçant le PDG et le président du conseil d’administration à la démission.
AGL Energy compte pour environ 8 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l’Australie en raison des trois grandes centrales à charbon qu’opère l’entreprise, et dont le calendrier d’arrêt s’étale jusqu’en 2047 (date prise pour l’engagement net-zéro). Cette stratégie de transition énergétique est contestée par Mike Cannon-Brookes, qui entendait retirer la société de la cotation pour la restructurer autour des énergies renouvelables, et atteindre ainsi une sortie du charbon d’ici à 2035.
Face à la pression des investisseurs climat, la direction d’AGL Energy a mis sur la table un projet de scission. D’un côté, Accel Energy qui conserverait dans son portefeuille les centrales à charbon et quelques actifs renouvelables. De l’autre, AGL Australia aurait le contrôle des activités de distribution et resterait partenaire commercial de la première.