Après les État ou les entreprises, c’est au tour des administrateurs de devoir rendre des comptes pour leurs (in)actions climatiques devant les tribunaux. C’est en tout cas le souhait de l’organisation non gouvernementale ClientEarth qui a lancé une action en justice contre la compagnie pétrolière Shell pour "mauvaise gestion du risque climatique".
"Le conseil d’administration n’a pas réussi à adopter et à mettre en œuvre une stratégie climatique ambitieuse qui s’aligne réellement sur l’objectif des Accords de Paris visant à maintenir l’augmentation de la température globale en dessous des 1,5°C d’ici 2050", estime ClientEarth. Le cabinet d’avocats considère ainsi que les administrateurs ont "manqué à leur devoir" au regard de la loi britannique sur les sociétés.
L'ONG a intenté une procédure judiciaire à l'encontre des treize membres du conseil. Si la procédure aboutit, il s’agira du premier cas tenant les administrateurs d’un groupe pour responsables de l’échec de la mise en place d’une stratégie climatique. "Le plan climatique de Shell est fondamentalement défectueux", souligne Paul Benson, l'avocat de ClientEarth. "Il risque d'induire en erreur les investisseurs et le marché dans son ensemble", ajoute ce dernier. Pour rallier les investisseurs à la cause de l'ONG, l'homme de loi fait un parallèle avec Kodak ou Blockbuster qui n'ont pas su s'adapter aux changements. Sans a