Publié le 27 juillet 2018
2 500 scientifiques du monde entier lancent un cri d’alarme. Dans une tribune, ils détaillent les conséquences sur la biodiversité et la continuité écologique du mur que Donald Trump veut ériger entre les États-Unis et le Mexique. Certaines espèces comme le jaguar pourraient tout bonnement disparaître. 

Nouvelle alerte de la communauté scientifique sur les impacts désastreux pour la biodiversité du mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. 2 500 experts de 43 pays ont rédigé une lettre ouverte publiée dans le journal BioScience mardi 24 juillet. Selon eux, la survie de plus d’un millier d’espèces serait menacée par cette construction. Ils dénoncent "un crime contre la biodiversité".
"La construction de clôtures et de murs au cours de la dernière décennie et les efforts déployés par l’administration Trump pour ériger un ‘mur’ frontalier continu menacent certaines des régions les plus diverses, biologiquement, du continent", écrivent-ils. "Les sections du mur déjà construites réduisent la superficie, la qualité et la connectivité des habitats végétaux et animaux, et compromettent plus d’un siècle d’investissements binationaux dans la conservation".
Violation des lois environnementales
Le tracé de ce "mur de la honte" comme l’ont baptisé les opposants au projet, va venir perturber la vie de plus de 1 500 espèces. 62 sont déjà considérées comme étant en danger critique d’extinction, en voie de disparition ou vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Plus de 34 % des espèces non volantes seraient par ailleurs privées de leur aire de répartition située au sud de la frontière.
Les jaguars et les ocelots, qui n’ont qu’une très faible population en territoire américain, seraient ainsi menacés d’extinction. En effet, quand les populations d’animaux sont fragmentées, il est plus difficile pour eux de trouver de la nourriture, de l’eau et des partenaires pour s’accoupler, et font donc face à des risques plus élevés d’extinction.
Les chercheurs appellent les autorités américaines à respecter les lois environnementales, à identifier les espèces vulnérables et à concevoir des barrières qui permettent d’assurer la continuité écologique. En 2005, une loi a été adoptée pour permettre au département de la Sécurité intérieure de lever des protections telles que la loi sur les espèces en danger s’il juge qu’elles peuvent ralentir la construction du mur. Depuis, huit dérogations ont déjà été obtenues dont trois sous l’administration Trump.      
Concepcion Alvarez, @conce1

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