C’était une première dans la vie démocratique américaine. Le 20 mars, Joe Biden a pour la première fois mis son véto à une loi qui avait été votée par le Congrès. Des élus républicains avaient déposé cette "loi anti-ESG" qui visaient à empêcher les fonds d’épargne salariale à prendre en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, jugés trop "woke". Cette illustration de la politisation de l’analyse ESG aux États-Unis a fait réagir dans une tribune deux anciens financiers, Tariq Fancy, ancien responsable de l’investissement durable chez BlackRock, et Julien Lefournier, ancien responsable de la salle des marchés de Crédit Agricole CIB.
La tribune, publiée dans Le Monde, est intitulée "Finance durable : nous ne sommes en phase ni avec l’instrumentalisation réactionnaire ni avec le verdissement superficiel qui agitent le débat aux États-Unis". "Nous y décryptons rapidement le spectacle de l’ESG tel que mis en scène aux USA. Une mise en scène qui voit certains républicains capitaliser sur les bourdes, les exagérations et les mensonges de certains partisans de l’ESG", écrit Julien Lefournier, dans un billet LinkedIn.
Pour Tariq Fancy et Julien Lefournier, les deux camps ne sont en fait pas si éloignés et leur bataille sur l’ESG confine surtout à de la "politique politicienne" . Les auteurs estiment hypocrite le fait d’assimiler à du wokisme l’analyse ESG,