Il y a des discussions sur la proposition faite par la Commission européenne, et c’est normal. Mais il y a aussi des critiques venant d’un certain nombre de pays membres, qui risquent de décaler fortement l’adoption de la taxonomie. C’est gênant car la taxonomie est un point de départ de beaucoup d’autres mesures du plan sur la finance durable de la Commission européenne. Un décalage de la taxonomie risque donc de décaler aussi tout le reste : les standards de marché, le reporting, l’écolabel, etc.
Pourquoi ce front contre la taxonomie ?
Le problème, c’est qu’il y a une mauvaise lecture de ce que doit être la taxonomie. On entend souvent des critiques sur la taxonomie parce qu’elle ne représente que 2 à 3 % des activités des entreprises cotées, et c’est vrai. Mais vouloir l’élargir, c’est rouvrir des débats qui vont prendre beaucoup de temps alors qu’on était déjà parvenu à un consensus. Et on risquerait de passer à côté de l’objectif qui est de fixer un cap. Il est donc important de finaliser la taxonomie, de l’adopter et de passer à la phase de mise en place pour que les acteurs économiques se l’approprient. Puis, il faut que l’économie bouge, pour que ces 2 à 3 % deviennent beaucoup plus. C’est cela la transition. Le gaz, dans ce contexte, est exemplaire. Le fait qu’il soit une énergie de transition dans cert