Les néonicotinoïdes sont des insecticides employés à des fins prophylactiques pour protéger les cultures et lutter contre les insectes nuisibles. Ils se composent de sept molécules : l’imidaclopride, le thiaméthoxame, la clothianidine, le dinotéfurane, l’acétamipride, le nitempyrame et le thiaclopride. À la différence d’autres produits analogues, ils ne sont pas pulvérisés par épandage chimique, mais utilisés essentiellement en enrobage de semences, destinés à être absorbés par la graine.
Toutefois, les néocotinoïdes ont fait l’objet de vives critiques à plus d’un titre. Leur action sur le système nerveux central des insectes est soupçonnée d’avoir des conséquences graves, en particulier sur les abeilles : sens de l’orientation altéré et donc incapacité à retrouver leur ruche et à la pollinisation, atteinte aux facultés d’apprentissage et de reproduction. Cet impact sur les abeilles est porteur de vastes répercussions au regard de leur rôle-clé dans l’équilibre de l’écosystème global et plus particulièrement l’agriculture. En outre, la faible biodégradabilité de ces insecticides et leur diffusion dans l’air et les sols atteint potentiellement des pans élargis de la chaîne alimentaire, allant des vers de terre (et du rôle qu’ils jouent) aux oiseaux et aux poissons. Pour la santé humaine, une étude de février 2017 de l’Université de Washington a souligné des risques d’impacts neurologiques ainsi que sur le développement de l’enfant.
En France, en vertu de la loi sur la biodiversité de 2016, les néonicotinoïdes sont interdits depuis le 1er septembre 2018. Le sujet continue néanmoins à faire débat, des dérogations étant accordées pour leur utilisation dans de faibles proportions jusqu’en 2020. L’Union Européenne interdit quant à elle d’utiliser en plein air trois des sept molécules précitées (imidaclopride, thiamétoxame, clothianidine) mais les autorise sous serre, une disposition qui entrera en vigueur le 19 décembre 2018.