Une double pression s’exerce sur le marché européen des fonds durables qui marque le pas, celle des régulateurs qui veulent clarifier les qualités durables des fonds et celle des performances financières beaucoup moins attractives que précédemment. Résultat : un grand nettoyage du marché qui pourrait gagner en crédibilité.
60 % des mandats et 42 % des fonds proposés sur le marché européen intègrent peu ou prou des critères ESG selon les derniers chiffres de l’Efama, l’association européenne de la gestion d’actifs. Ces chiffres spectaculaires sont liés à la dynamique de la finance durable en Europe née de la crise financière de 2008. Elle a été dopée d’abord par l’Accord de Paris en 2015, puis par le plan d’action sur la finance durable de la Commission européenne, lancé en mars 2018. Jusqu’à la guerre en Ukraine, la désintoxication progressive des marchés financiers des énergies fossiles au bénéfices des énergies renouvelables semblait en marche, avec le lancement de la taxonomie en 2021 qui devait indiquer clairement le cap vert aux différents marchés européens. L’exclusion des portefeuilles du charbon d’abord, puis des énergies fossiles non conventionnelles couplée à l’engagement actionnarial via la coalition Climate Action 100 + lancée en 2017, était jusqu’à la guerre en Ukraine un facteur d’attractivité et de performances financières.
Cet effet d ‘aubaine s’appuie sur une demande forte des clients qui veulent placer de l’argent à moyen long terme et qui s’intéressent à la finance durable pour investir dans les entreprises les plus solides capables de s’adapter et de résister aux crises multiples qui sévissent en même temps. Mais l’offre répond-elle à cette demande ? Les collectes beaucoup plus importantes, en 20