“La pression est forte sur les institutions financières pour prendre en compte le climat”, déclare Ambroise Fayolle, de la Banque européenne d’investissement
Publié le 5 février 2020
La BEI devient une banque du climat. Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
Nous avons annoncé trois décisions importantes. D’abord, nous arrêtons de financer les projets liés aux énergies fossiles, en se laissant une période de temps pour apurer les projets déjà dans les tuyaux. En ce qui concerne la BEI, il s’agit principalement de projets d’infrastructures gazières. Cela ne représente pas beaucoup de dossiers, mais ils sont très visibles.
Ensuite, nous avons également décidé de fortement augmenter les financements liés au climat et à l’environnement. Nous avons aujourd’hui l’obligation qu’au minimum 25 % de nos financements y soient consacrés, nous sommes à 31 %. Notre objectif, c’est d’arriver à 50 % en 2025. En France nous sommes déjà à 47 % de financement pour le climat. Mais cela reste un changement important car nous sommes un gros paquebot qui finance autour de 60 milliards d’euros par an. Enfin, nous travaillons en ce moment pour que, fin 2020, toutes nos actions soient alignées sur l’accord de Paris. C’est important, car nous ne pouvons pas nous contenter de réaliser 50 % de financements "propres" et oublier tout le reste.
Les méthodes de travail de la banque vont devoir évoluer ?Nous travaillons dessus en ce moment, dans une optique de transition. On ne dira pas "l’avion, c’est mauvais", nous allons plutôt voir comment faire pour que les équipes de recherche des entr
