Nouvelle doctrine du superviseur des marchés américains pour le dépôt de résolution, règles de transparence plus contraignantes pour les actionnaires, renforcement du mouvement anti-ESG… la saison des assemblées générales américaines risque de s’avérer particulièrement difficile pour les investisseurs responsables.
La démocratie actionnariale en prend un coup. La saison des assemblées générales américaines devrait ressentir cette année les effets des multiples changements réglementaires qui ont suivi le retour de Donald Trump à la Maison blanche. A commencer par la déclaration de guerre du président aux politiques "diversité, égalité, inclusion" (DEI) des entreprises. L’agence de conseil en vote ISS a ainsi prévenu qu’elle ne tiendra plus compte, dans son approche, du critère de diversité au sein des conseils d’administration. Son concurrent Glass Lewis propose, lui, les deux options à ses clients investisseurs. En parallèle, le nombre de résolutions anti-DEI est attendu en hausse.
Selon Harvard Law School, il était déjà passé de 6 à 13 entre 2023 et 2024, avec certes un taux de soutien anecdotique (1,7 %). Être approuvées n’est de toute façon pas leur priorité. "L’objectif de ces résolutions anti-DEI est simplement de brouiller l’agenda des entreprises et de mettre en difficulté les investisseurs", analyse Louis Barbier, associé chez SquareWell Partners. La nouvelle administration finit de décomplexer ces opposants à l’ESG.
Nouvelle doctrine de la SEC
Les AG américaines sont pourtant connues pour leur dynamisme. Pas moins de 1015 résolutions d’actionnaires ont été déposées en 2024 auprès des sociétés de l’indice américain Russell 3000, selon le Harvard Law School Forum on Corporate Governance. Un chiffre en progression d