Annoncé dès 2018, le standard européen en matière d’émissions d’obligations vertes a connu un long cheminement législatif avant son adoption officielle, fin 2023, sous la forme du Règlement « EU GBS ». Entré en application un an plus tard, il offre désormais à tout type d’émetteur la possibilité de s’appuyer sur la taxonomie européenne pour attirer les investisseurs sur le marché obligataire.

Ce règlement crée un standard réglementaire, d’application volontaire, baptisé EuGB. A travers cette norme, l’Union Européenne encadre les informations communiquées par les émetteurs de green bonds à leurs investisseurs, et ce, aussi bien en amont de l’émission que jusqu’à maturité de celle-ci. Le règlement s’inspire largement des standards de marché existants, dont, en premier lieu, les Green Bond Principles de l’ICMA. Il s’en démarque néanmoins en introduisant un régime d’encadrement des « examinateurs externes », habituels fournisseurs de second party opinion. C’est à l’ESMA qu’est confiée cette supervision, tandis que les autorités nationales (comme l’AMF) devront s’assurer du respect de la norme, à travers notamment la validation des prospectus d’obligations « EuGB ».

Un appui sur la taxonomie européenne, avec ses forces et ses limites.

En faisant de l’alignement sur la taxonomie des actifs financés à travers les sommes collectées via l’émission d’obligations EuGB, la norme entend participer au développement d’un marché des obligations vertes de haute qualité. Cet alignement, qui doit être d’au moins 85% du produit de l’obligation, implique en effet une forte sélectivité des projets et activités économiques éligibles.

Les entreprises non financières ont également la possibilité d’affecter les montants levés à des « plans CapEx », c’est-à-dire verdir leur activité à travers leurs dépenses d’investissement. Selon une analyse menée par la banque ABN Amro à l’échelle de 1100 entreprises non financières, le montant annuel de dépenses d’investissement que ces entreprises pourraient structurer au moyen d’obligations EuGB atteint 450 milliards d’euros, ce qui donne une première indication de la taille de ce segment du marché obligataire vert.

85%
Part minimale du produit d’une obligation EuGB devant être affectée conformément aux critères de la taxonomie.
450 Md €
Montant annuel des CapEx d’entreprises européennes qui pourraient se prêter une structuration sous forme d’EuGB.
Découvrir l'intégralité de cette étude

Ce contenu est réservé à nos abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Vous avez aussi la possibilité de l’acheter à l’unité.

Acheter l’étude

Accédez au contenu de l’étude en quelques clics.

S’abonner À partir de 1 200 €/an

Rejoignez la communauté Novethic en choisissant l’offre qui vous correspond.