Publié le 07 juin 2019
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[Édito Vidéo] Total ne sera pas sur le podium des sponsors des JO 2024
La maire de Paris, Anne hidalgo, ne voulait pas de Total au rang des sponsors des jeux olympique 2024 dans la capitale. Selon elle, l’image du pétrolier français n’est pas alignée sur la volonté de l’évènement d’être neutre en carbone. Pourtant, la grande majorité de la croissance des énergies bas carbone dans le monde proviendra dans les années à venir des majors pétrolières.

Le stade olympique antique en Grèce.
Le comité olympique français, le COJO, doit avoir la gueule de bois. Il est à la recherche de 1,2 milliard d’euros de sponsors pour financer les J0 2024 à Paris. Son président Tony Estanguet et le PDG de Total Patrick Pouyanné étaient en discussions bien avancées pour que le pétrolier français soit l’un des grands partenaires de l’évènement.
Mais c’était compter sans la maire de Paris, Anne Hidalgo, bien décidé à chasser l’entreprise de l’olympiade. Dans une lettre adressée au COJO, elle prévenait que les concitoyens ne comprendraient pas qu’une entreprise avec une forte empreinte environnementale, via l’usage de fossiles, soit associée aux JO annoncés les plus écolos de l’histoire. De son côté, Patrick Pouyanné avait répondu ne pas vouloir être un sponsor cloué au pilori.
Une réunion qui tourne court
C’est dans ce contexte tendu que l’édile de Paris et le PDG se sont rencontrés. Au terme de l’entretien, Total renonçait à ce sponsoring. La maire n’a visiblement pas été convaincue par l’engagement de Total vers une énergie plus propre. La conviction d’Anne Hidalgo se comprend dans un contexte porté par les manifestations des jeunes pour l’environnement, par ces étudiants qui refusent de voir leurs cursus financés par des pétroliers ou par le succès des verts aux Européennes.
Total pèse sur le climat. C’est un fait. Mais pour autant n’y a-t-il pas là une vision à court terme ? Le Total de 2024 ne sera pas celui de 2019. Selon l’un des plus grands fonds souverains de la planète, le fonds norvégien, 90 % de la croissance mondiale des renouvelables dans les années à venir proviendra de ces géants de l’énergie. C’est pourquoi celui-ci, quand il a exclu récemment 134 entreprises pétrolières, a conservé Total en portefeuille, à l’instar d’autres majors.
Total générera 15 à 20 % de chiffre d’affaires grâce aux énergies bas carbone dès 2020, soit des dizaines de milliards d’euros. Qu’on le veuille ou non les pétroliers vont tous être des poids lourds de la transition énergétique. Mais une image tachée de pétrole ne se nettoie pas facilement. L’ancien président de Total, feu Christophe de Margerie, s’était résigné à admettre que Total ne serait jamais aimé en France. Et Anne Hidalgo lui donne raison.
Ludovic Dupin @LudovicDupin