Publié le 27 février 2019
FINANCE DURABLE
Le bras de fer entre Elon Musk et le gendarme de la Bourse continue
Elon Musk ne peut décidément pas s’empêcher de tweeter. Malgré le compromis signé avec la SEC, le gendarme des marchés financiers américains, le patron de Tesla a de nouveau partagé des informations sur l’entreprise susceptibles de modifier le cours de Bourse. La SEC a aussitôt saisi le juge pour violation des termes de l’accord. Incorrigible, Elon Musk a répliqué… sur Twitter.

@Tesla
Elon Musk continue de casser les codes de la communication financière. Au risque de hérisser la Security and exchange commission (SEC), le gendarme américain de la Bourse équivalent de l’Autorité des marchés financiers en France. La SEC a placé le fondateur de Tesla dans son viseur en raison de ses nombreux tweets susceptibles d’influencer le cours de Bourse.
Le dernier épisode en date a eu lieu le mardi 26 février 2019. Le PDG de Tesla a vertement critiqué le gendarme américain de la Bourse en fustigeant tout particulièrement ses mécanismes de contrôle. Ce qui risque d'envenimer des relations déjà tendues entre les deux parties.
Vertes critiques contre la SEC
"Il y a quelque chose qui ne fonctionne plus dans les mécanismes de surveillance et de contrôle de la SEC", écrit Elon Musk sur son compte Twitter, répondant à un tweet d'un fan prenant sa défense dans le bras de fer opposant le dirigeant au régulateur.
La SEC a accusé lundi soir, 25 février 2019, le patron de Tesla d'avoir violé les termes d'un accord à l'amiable conclu mi-octobre 2018, suite à la série de Tweets de l’été 2018 laissant entendre que Tesla pourrait sortir de la cote. Ce compromis prévoyait que le chef d'entreprise devait éviter d'envoyer tout Tweet intempestif pouvant influer sur le cours de l'action de l'entreprise. Selon l’accord trouvé avec la SEC, il est censé faire approuver ses Tweets par l’entreprise lorsque ceux-ci sont de nature à révéler des informations importantes pour les actionnaires.
Or le 19 février 2019, le dirigeant du constructeur de voitures électriques a récidivé. Il a tweeté que Tesla allait produire 500 000 voitures en 2019, quand le groupe ne parlait jusqu'ici que d'environ 400 000 unités du fait de problèmes de production rencontrés par son Model 3.
De l’huile sur le feu
Quatre heures plus tard, le milliardaire rectifiait le tir. "Je voulais dire que le taux de production annualisé à la fin de 2019 serait probablement d'environ 500 000 (unités), c'est-à-dire 10 000 voitures par semaine. Les livraisons pour cette année demeurent attendues à environ 400 000" unités.
Meant to say annualized production rate at end of 2019 probably around 500k, ie 10k cars/week. Deliveries for year still estimated to be about 400k.
— Elon Musk (@elonmusk) 20 février 2019
Les followers d’Elon Musk, prenant fait et cause pour l’industriel, ne se sont pas gênés pour mettre de l’huile sur le feu. "Ça n'a pas fait bouger l'action mais la plainte de la SEC si", ironisait mardi un fan d’Elon Musk, en référence au plongeon de plus de 3 % de l'action Tesla dans les échanges électroniques lundi soir suivant la saisine de la Justice par la SEC. "Exactement. C'est déjà arrivé plusieurs fois", opine l’industriel, répondant à cet internaute.
L'affaire est désormais dans les mains de la justice, la SEC ayant saisi le juge fédéral. Elon Musk risque gros, la justice américaine appréciant en général assez peu les récidives notamment dans ces dossiers impliquant la crédibilité des marchés financiers américains.
La rédaction avec AFP