Publié le 08 août 2017
ENVIRONNEMENT
[SÉRIE D'ÉTÉ] Pollution : la croisière ne s'amuse plus
Novethic vous propose toute la semaine des solutions pour passer des vacances plus responsables et respectueuses de l’environnement. Pour atteindre ce but, il ne vaut mieux pas voyager sur un bateau de croisière, un mode de voyage pourtant de plus en plus prisé par les touristes. Un seul d'entre eux pollue autant qu'un million de voitures. Pour profiter d'un air pur, il faudra attendre l'arrivée des navires verts du futur, ou miser sur un bon vieux canoë.

Vous aviez envie de prendre l'air sur un bateau de croisière cet été ? Mauvaise idée. Des journalistes de l’émission britannique Dispatches ont embarqué, sous couverture, à bord du bateau de croisière Oceana de P&O Cruises. Un navire de 250 mètres de long, capable d'accueillir 2 000 passagers. Leur but : vérifier le taux des émissions polluantes. Et les résultats sont édifiants.
Les journalistes ont diagnostiqué 84 000 particules ultrafines par centimètre cube sur le pont et 200 0000 près des cheminées. C’est deux fois plus qu’au cœur du centre-ville de Londres. "On pourrait relever de tels taux dans les villes les plus polluées du monde comme Shanghaï ou New Delhi", affirme le docteur Matthew Loxham, chercheur à l’université de Souhtampton, interrogé par Dispatches.
Un navire de croisière pollue autant qu'un million de voitures
Sans surprise, ces émissions ont un impact néfaste sur la santé. "Les particules plus grosses généralement inhalées restent emprisonnées par le mucus des voies respiratoires ou par les poils situés dans les narines. Mais les ultrafines pénètrent dans le poumon et se disséminent dans le corps", ajoute Matthew Loxham.
Au total, un navire de croisière pollue autant qu’un million de voitures. Et ce, même à l’arrêt, estime un rapport de l’association France nature environnement (FNE) de 2015. À quai, les moteurs de ces navires continuent de tourner pour pouvoir alimenter les cuisines, les cinémas, piscines et autres loisirs.
Eosas, le navire de croisière du futur
Malgré son impact sur l’environnement, le tourisme maritime est de plus en plus prisé. Il a attiré en 2016, plus de 25 millions de passagers. Le double d’il y a dix ans. Peu de solutions alternatives à ces grands navires de croisières existent. De nombreux projets sont pourtant en cours mais aucun n'a encore abouti.
Le paquebot Eosas, présenté en 2009 par STX Europe, donne un avant-goût des futurs navires verts de croisière. Avec 1000 mètres carrés de panneaux solaires, ce bateau pourra alimenter 1400 cabines. il pourra également valoriser en énergie les déchets organiques. Grâce à de nouveaux propulseurs, des voiles semi-rigides, des moteurs au gaz naturel liquéfié et à bien d'autres nouvelles techniques, ce bateau de croisière pourrait diminuer de 50% sa consommation énergétique et ses émissions de CO2. Reste à trouver un preneur pour ce bateau du futur.
Marina Fabre @fabre_marina