Publié le 01 août 2017

ENVIRONNEMENT

La Chine ne veut plus importer les déchets européens

La Chine vient d'annoncer l'interdiction, dès la fin de l'année 2017, de l'importation de 24 types de déchets européens. En cause : la protection des "intérêts environnementaux de la Chine et la santé des gens". Un coup dur pour les entreprises de recyclage, notamment les françaises qui exportent chaque année 9 millions de tonnes de plastiques vers la Chine. 


Marina Fabre

La Chine dit stop. Le 18 juillet, le pays a annoncé à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vouloir interdire l'importation de 24 types de déchets provenant de l'Union européenne et ce, dès la fin de l'année 2017. Sont concernés les papiers non triés et certaines matières plastiques et textiles.

"Pour protéger les intérêts environnementaux de la Chine et la santé des gens, nous devons d'urgence ajuster la liste des déchets solides importés et interdire l'importation de déchets solides fortement polluants", précise la note remise à l'OMS. Une décision prise dans le cadre du programme "National SWORD" destiné à limiter globalement l'importation de déchets sur le territoire.

Un "impact grave sur l'industrie mondiale du recyclage"

Une annonce qui passe mal chez les recycleurs. "Le BIR souligne l'impact grave qu'une telle interdiction aurait sur l'industrie mondiale du recyclage ainsi que sur la production domestique chinoise s'appuyant sur des matériaux recyclés", écrit le Bureau International de Recyclage dans une lettre envoyée à l'OMC et demande plutôt "d'assurer des normes de qualité élevées sans nuire à l'industrie mondiale du recyclage et à l'économie chinoise".

La France, exportatrice de 9 millions de tonnes de plastique chaque année vers la Chine, a elle aussi réagi par la voix de la Federec, la Fédération Professionnelle des Entreprises du Recyclage. "À ce jour, la capacité des autres usines mondiales n'est pas en mesure de consommer les volumes importés par la Chine. Cette absence de débouchés oblige notre profession à prendre des mesures drastiques sur les volumes et les qualités aujourd'hui collectés (sur-tri, lavage, valorisation alternative) et à chercher en urgence des solutions de substitution afin d'en limiter les productions". 

Marina Fabre @fabre_marina


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