Publié le 25 mai 2017
ENVIRONNEMENT
[Vidéo] Réchauffement climatique : la plus grande banque de semences agricoles prend l’eau
C'est un véritable bunker, et pourtant... La plus grande banque de semences agricoles, censée résister à toutes les catastrophes naturelles, est victime d'inondation à cause du réchauffement climatique. En 2016, les températures ont augmenté de 7°C dans la zone.

Svalbard Global Seed Vault
Elle est censée résister à toutes les catastrophes naturelles. La réserve de Svalbard, à mi-chemin entre la Norvège et le pôle Nord, préserve dans un bunker de 1500 mètres cubes des millions de semences agricoles. Son but est de protéger des guerres, des catastrophes ou des sécheresses toutes les cultures vivrières de la planète.
Mais le coffre-fort n’a pas résisté à l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis l’ère préindustrielle. Le permafrost, ce sol gelé en permanence entourant le bunker, a fondu. "Après neuf ans de fonctionnement, Svarlbard est confronté à une intrusion d’eau dans la partie extérieure du tunnel d’accès", explique Marie Haga, responsable de la Crop Trust, l'organisation qui gère la réserve. Elle assure cependant que "les graines sont totalement sécurisées" et "qu’aucun dommage n’a été causé à l’établissement".
Un incident qui pose des questions sur la fiabilité de la banque de semences. "Nous n’avions pas prévu que le permafrost ne serait plus là et qu’il subirait un climat aussi extrême", avoue même Hege Njaa Aschim, membre du gouvernement norvégien, dans une interview au Guardian. Des travaux de renforcement d’étanchéité du tunnel sont prévus, voire la construction de nouveaux murs étanches.
930 000 variétés de semences
Pas besoin d’attendre l’apocalypse pour comprendre l’utilité d’une telle "arche de Noé végétale". Après la destruction de sa banque de gènes à Alep en Syrie, le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda) a demandé de récupérer certaines graines qu’il avait déjà transmises à la réserve de Svalbard. Le but est de reconstituer les stocks dans les pays voisins de la Syrie.
Inauguré en 2008, cet "entrepôt" abrite aujourd’hui 930 000 variétés de semences différentes. Sa gestion est officiellement assurée par le gouvernement norvégien et le Global Crop Diversity Trust. Les financements sont multiples. Plusieurs États comme les États-Unis, l’Australie ou encore la Suède y contribuent, mais aussi des donateurs privés parfois controversées comme Syngenta et DuPon Pioneeres, des géants des biotechnologies et des OGM... Sociétés accusées par certaines associations environnementales de détruire la biodiversité.
Marina Fabre @fabre_marina