Publié le 07 mai 2020
ENTREPRISES RESPONSABLES
Lors de son Assemblée générale, EDF adopte sa "raison d’être" orientée vers la neutralité carbone
Devenir neutre en carbone en s’appuyant sur l’énergie électrique et des services innovants, telles sont les ambitions affichées par la raison d’être d’EDF, adoptée lors de son Assemblée générale ce 7 mai. Ces objectifs, inscrits désormais dans les statuts du groupe, veulent souligner l’importance du parc nucléaire pour l’entreprise. Certains notent toutefois l’absence de référence à la mission de service public.

@EDF
Lors de son Assemblée générale du 7 mai 2020, tenue à huis clos (Covid-19 oblige), EDF a soumis au vote de ses actionnaires sa "raison d’être". Validée à 99,9 %, celle-ci sera inscrite dans les statuts du groupe et engage l’entreprise à la respecter comme prévu par la loi Pacte. Elle vise à "construire un avenir énergétique neutre en CO2 conciliant préservation de la planète, bien-être et développement grâce à l'électricité et à des solutions et services innovants".
Selon le PDG Jean-Bernard Lévy, cette raison d’être est le fruit du travail de 4 000 collaborateurs d’EDF pendant l’année 2019. Pour le dirigeant, elle témoigne du fait que l’électricien français est "prêt à relever l’ambition de neutralité carbone de la France et de l’Europe". Cet engagement s’inscrit concrètement dans le plan d’EDF CAP 2030 qui vise, entre autres, à diviser les émissions de CO2 de l’entreprise de 50 % d’ici 2030.
Mission de service publique
À travers cette raison d’être, c’est toute la place du nucléaire français qui est posée. Pour le groupe, la neutralité carbone du groupe passera par le recours soutenu à l’atome, sachant que le gouvernement a fixé une limitation de sa part dans le mix électrique à 50 % en 2035 (contre un peu plus de 70 % aujourd’hui). Dans ce cadre, EDF veut, d’une part, prolonger son parc nucléaire existant moyennant un massif plan d’investissements. D’autre part, l’entreprise demande de pouvoir engager la construction de nouveaux réacteurs EPR, une fois que le complexe chantier de Flamanville (Manche) sera achevé. Une échéance que Jean-Bernard Lévy espère voir arriver au quatrième trimestre 2022.
En interne, la raison d’être fait grincer des dents certains syndicats qui déplorent de ne pas y voir apparaître la mission de service public de l’électricien. "Si le président d'EDF est sincère quand il loue les valeurs de service public, il doit aller jusqu'au bout de sa conviction en gravant dans le marbre, et donc dans les statuts de l'entreprise, les valeurs de service public aux côtés du monde sans carbone", écrit la CFE-CGC. La question se pose alors qu’EDF a engagé un projet de restructuration, baptisée Hercule, qui viserait à créer deux entités. La première 100 % publique comprendrait le nucléaire, l’hydraulique et le transport de l’électricité. La seconde, introduite en bourse, regrouperait les renouvelables et les services.
Ludovic Dupin @LudovicDupin