Le financement de l’industrie de l’armement est compatible avec les principes de la finance durable, ont martelé Bercy et le ministère des Armées, lors d’une rencontre entre les investisseurs et les entreprises. Le gouvernement cherche à convaincre les acteurs durables d’assouplir leur doctrine ESG pour combler les besoins importants en fonds propres et en trésorerie des industriels.
La défense a besoin de capitaux, et c’est urgent. C’est le message que le gouvernement a voulu faire passer aux acteurs financiers français en réunissant à Bercy, le 20 mars, les acteurs financiers et les industriels de l’armement. Quitte à revoir les politiques durables des investisseurs. "Il faut clarifier un malentendu. Certains considèrent que le financement de notre défense ne serait pas cohérent avec la finance durable. Cette vision est fausse", a lancé Eric Lombard, ministre de l’Economie et des finances en introduction de la réunion, en espérant trancher une bonne fois pour toute le débat qui agite les acteurs de la finance durable.
L’argument du ministre repose sur la protection de la souveraineté nationale et, plus largement, de principes tels que la démocratie, la liberté, voire le développement durable. "L’investissement responsable est compatible avec la défense, il en est même le protecteur", assure-t-il. Le sujet de l’armement controversé apparaît particulièrement sensible auprès des industriels, qui réfutent cette définition. Les exclusions sectorielles des investisseurs se sont pourtant longtemps appuyées sur ce vocable pour réduire leur exposition au secteur de la défense. "Il n’y a pas d’armes controversées, il y a des armes interdites par les Traités internationaux, le reste est autorisé", martèle ainsi le ministre de l’Economie sous les applaudissements des industriels présents à Bercy.
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