Altice veut restructurer sa dette à marche forcée

Cela fait presque dix jours qu’Altice France agite les acteurs du marché de la dette. Patrick Drahi, le dirigeant et principal actionnaire du groupe de télécommunications, a tenté un passage en force auprès de ses créanciers. Le modèle de développement de l’entreprise, basé sur un endettement à fort effet de levier, arrive en bout de course. Etranglé par un niveau de dette trop important, un contexte de taux d’intérêt défavorables et des revenus insuffisants, il veut leur imposer un sacrifice sur la dette qu’ils détiennent afin de retrouver un peu d’air. Il faut dire que les chiffres de l’année 2023 ont de quoi impressionner. Une dette de près de 24 milliards d’euros, dont environ 5 milliards non-sécurisée, pour un chiffre d’affaires de 11,1 milliards d’euros en recul de 1,3% et un Ebitda de 3,5 milliards d’euros en baisse de 4,5%. La situation n’était plus tenable.

"Depuis neuf mois, le management d’Altice nous assurait qu’ils vendraient des actifs pour rembourser les prochaines échéances", soupire Gilles Frisch, directeur de la gestion high yield chez Mandarine gestion. Les cessions d’actifs qui se sont enchaînées ces derniers mois semblaient donner du crédit aux promesses de l’opérateur. Vente mi-mars pour 1,5 milliard d’euros d’Altice Média (BFMTV, RMC…) à Rodolphe Saadé, le dirigeant de l’armateur CMA-CGM, cession des data-centers en novembre dernier pour plus de 500 millions d’euros, ou encore discu