Politiques d’exclusion : les banques toujours pas sevrées du tabac

Déjà lors de la refonte du label ISR, l’Alliance contre le tabac (ACT) avait dû batailler pour faire admettre le principe de l’exclusion de l’industrie du tabac du label. Cette fois, l’association s’en prend directement aux financements et aux investissements des établissements bancaires français octroyés au secteur. Dans un rapport élaboré par l’ONG néerlandaise Profundo, elle montre ainsi que depuis 2018 les établissements financiers ont accordé 5 milliards de dollars de crédit aux cigarettiers et orienté 733 milliards de dollars d’investissements dans leur direction.

"C’est la première fois que l’on publie des chiffres qui permettent de se rendre compte des sommes placées ou prêtées à l’industrie du tabac en France", remarque auprès de Novethic Marion Catellin, directrice de l’Alliance contre le tabac. Nous sommes consternés de voir qu’en 2023, il y encore 723 millions d’euros placés par des institutions financières ayant pignon sur rue et dont certaines se sont engagées publiquement à exclure le tabac." Philip Morris (marque Marlboro) est le principal bénéficiaire de ces investissements, avec 307 millions de dollars, suivi de British American Tobacco (255 millions de dollars).
Des investissements toujours importants
Selon l’étude, le groupe BPCE a investi près de 282 millions de dollars dans cette industrie, le Crédit agricole 160 millions. Natixis, la filiale de BPCE explique que ces investissements "concernen