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Le marché des fonds labellisés connait un premier coup de frein, sous l’effet de critères plus stricts et d’une concurrence réglementaire
Pour la première fois depuis 2019, date de la première publication du panorama Novethic, les chiffres du marché européen de la labellisation sont en baisse. Ce ralentissement s’observe à la fois pour le nombre total de fonds labellisés, et au niveau des encours, dans un contexte où la lisibilité de l’offre de labellisation tente de cohabiter avec une réglementation qui tend à s’inspirer d’exigences minimales jusque-là propres aux labels. L’entrée en vigueur de critères plus stricts chez les deux principaux labels a en outre eu un effet « correctif » indéniable sur le périmètre de fonds labellisés. En revanche, les chiffres de collecte montrent une dynamique plus contrastée selon les labels. Les écolabels autrichien et nordique, sans doute mieux connus du grand public sur leurs marchés respectifs, ont connu une tendance moins défavorable que les autres.
Les plans de transition et la terminologie SFDR sont les thèmes phares des refontes de référentiels
Thématique phare des dernières mises à jour de critères, l’accompagnement de la transition des entreprises des secteurs les plus à risque en termes de durabilité donne lieu à une variété d’approches. Le calibrage du niveau d’ambition de ces critères revêt un fort enjeu, alors que peu d’entreprises publient aujourd’hui des plans de transition crédibles. Cet enjeu est d’autant plus fort pour les entreprises des « secteurs à fort impact climatique », une terminologie qui s’est généralisée dans le sillage de l’entrée en vigueur du Règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). D’autres concepts rendus incontournables par SFDR ont aussi intégré les référentiels, dont l’évaluation des risques ESG en double matérialité et l’intégration des indicateurs PAI, c’est-à-dire les principales incidences négatives des entreprises des portefeuilles labellisés. Enfin, l’engagement et le vote continuent de gagner en importance dans les référentiels, qui encouragent les approches formalisées et les procédures d’escalade. Certains labels vont jusqu’à se doter de critères quantitatifs sur l’exercice des droits de vote.
Une intégration de la taxonomie « à la carte »
L’intégration de la taxonomie de l’UE aux référentiels dotés de critères de calcul de part verte ou de dispositions pour les fonds thématiques a commencé dès 2022. Cette migration des critères vers le référentiel européen des activités durables sur le plan environnemental se fait dans un premier temps a minima. C’est notamment le cas de la réforme du label Greenfin, entrée en vigueur au 1er janvier 2025, qui laisse le choix entre la taxonomie de l’UE et celle utilisée depuis 2016. Outre des modalités de calcul de la part verte qui diffèrent, on notera que trois labels continuent d’exclure l’énergie nucléaire malgré son inclusion dans la taxonomie, à l’inverse du label Greenfin qui l’a intégrée aux activités vertes.