Publié le 30 mai 2018
Alors que la croissance mondiale flirte de nouveau avec les 4 %, l’OCDE s’inquiète des sanctions économiques américaines sur l’acier et de la remontée actuelle des cours du pétrole. Ces phénomènes mettent en risque la chaîne de valeur mondiale, assure l’organisation.

L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a légèrement revu à la baisse ses prévisions pour la croissance mondiale cette année à 3,8% contre 3,9% en mars dernier, laissant sans changement celle pour l’année prochaine à 3,9%. 
L’économie américaine, qui traverse l’un des cycles de croissance les plus longs de son histoire, devrait continuer sur sa lancée grâce à une réforme fiscale massive adoptée à la fin de l’année dernière. L’OCDE table sur une hausse de 2,9 % cette année et 2,8 % l’an prochain, sans changement par rapport à ses prévisions de mars dernier. 
Pour la zone euro, après un premier trimestre moins robuste qu’attendu, l’institution a légèrement abaissé sa prévision cette année à 2,3 %, contre 2,2 % en mars, et maintenu celle de 2019 à 2,1 %. L’OCDE a notamment amputé de 0,3 points sa prévision pour la France cette année, l’abaissant de 2,2% à 1,9%, ainsi que pour l’Allemagne à 2,1% contre 2,4% attendu en mars.
Mais l’organisation prévient aussi du danger des guerres économiques en cours. "La poursuite de l’escalade des tensions commerciales pourrait frapper significativement l’expansion économique", prévient-elle.
Sans citer les États-Unis, qui pourraient mettre en place dès vendredi 1er juin des taxes de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium importés, touchant ses alliés, tous membres de l’OCDE, le chef économiste par intérim, Alvaro Pereira, a appelé à "éviter une escalade dans les tensions commerciales". 
Un discours attendu d’Emmanuel Macron
Washington a par ailleurs fait savoir mardi que ses préparatifs d’éventuelles sanctions commerciales visant spécifiquement la Chine continuaient. Alvaro Pereira a notamment prévenu que l’économie mondiale est tellement intégrée que des tensions supplémentaires pourraient "perturber la chaîne de valeur mondiale", avec des répercussions néfastes sur la croissance.  
L’OCDE s’inquiète également de la récente hausse du prix du pétrole qui pourrait "provoquer des déséquilibres extérieurs pour de nombreux pays", ainsi que de celle des taux d’intérêts pour les pays, les groupes et les ménages "déjà fortement endettés".  
L’OCDE a d’ailleurs souligné que le protectionnisme a le vent en poupe depuis le début de la crise, avec plus de 1 200 mesures dites "restrictives au commerce" appliquées uniquement par les pays du G20 depuis 2007. 
Cet avertissement intervient juste avant le discours attendu d’Emmanuel Macron devant les membres de l’OCDE. Selon le secrétaire général Angel Gurria, le président français lui aurait d’ailleurs soufflé le titre de cette réunion annuelle : "la refondation du multilatéralisme". 
La Rédaction avec AFP

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