Publié le 28 juin 2019
FINANCE DURABLE
Au G20, Les investisseurs portent la lutte contre le réchauffement climatique
Quelque 477 investisseurs internationaux ont lancé un appel aux gouvernements du G20, réunis les 28 et 29 juin à Osaka au Japon. Cette coalition, représentant 34 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion demandent aux États de renforcer leurs engagements pour une économie bas carbone, afin de tenir les objectifs de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°.

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Alors que le sommet du G20 s’ouvre à Osaka, au Japon, une alliance de 477 investisseurs internationaux appelle les gouvernements mondiaux à l’action climatique. Ils représentent 34 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion et ils s’inquiètent du fait que les engagements nationaux soient encore très loin d’être alignés avec les objectifs de l’accord de Paris. Ces positions, les investisseurs les avaient déjà défendues à l’occasion du G7 en juin 2018. Un an après, ils sont obligés de recommencer.
En France, le rapport du Haut conseil pour le Climat ne disait pas autre chose, en affirmant qu’au rythme actuel, la France ne tiendrait pas ses objectifs climatiques internationaux. Les investisseurs, menés par The Investor Agenda (CDP, Ceres, UNEP finance initiative, Institutional Investor Group on Climate Change, etc.), réclament la mise en place de politiques gouvernementales plus contraignantes pour assurer la transition vers une économie bas carbone.
"Il est vital pour notre planification à long terme et nos décisions d’allocation d’actifs que les gouvernements travaillent avec les investisseurs pour incorporer des scénarios alignés à l’accord de Paris dans leurs cadres réglementaires et leurs transitions énergétique", assurent-ils dans leur déclaration.
Sortir des énergies fossiles
Parmi leurs recommandations, les 477 investisseurs – dont les Français Amundi, Axa Investment Managers, BNP Paribas AM, CM-CIC asset management, Comgest, Ecofi, Edmond de Rotschild AM, Erafp, Mirova, etc. – demandent aux États de mettre à jour leurs engagement climatiques d’ici 2020 et d’accélérer les investissements privés dans l’économie bas carbone. Ils appellent notamment à arrêter les subventions aux énergies fossiles, imposer un prix du carbone significatif, fermer progressivement les centrales charbon ou encore à renforcer le reporting des entreprises sur le climat en soutenant les travaux de la TCFD (Task-Force on Climate-Related Financial Disclosures).
"En tant qu’investisseurs, à notre avis le développement de nouvelles centrales à charbon après 2020 met en risque à la fois le retour sur investissement et la possibilité pour le monde de limiter le réchauffement climatique en ligne avec les objectifs de l’accord de Paris", rappelle Carola van Lamoen, responsable de l’engagement actionnarial chez le néerlandais Robeco.
C’est donc d’une stratégie claire et d’un engagement fort en direction d’une économie bas carbone de la part des gouvernements mondiaux dont ont besoin les investisseurs. Ces réglementations sont capitales pour orienter les investissements des entreprises dans des activités plus vertes. Reste à savoir si les 477 investisseurs seront, cette fois, entendus.
Arnaud Dumas @ADumas5