Publié le 27 avril 2018
ENVIRONNEMENT
L’Europe interdit trois néonicotinoïdes tueurs d’abeilles
Malgré l'intense lobbying des géants des pesticides comme Syngenta et Bayer, les États européens viennent d'approuver l'interdiction des trois néonicotinoïdes très dangereux pour les abeilles. Une décision saluée par les associations environnementales.

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On les surnomme les "pesticides tueurs d’abeilles". La clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame sont trois néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles car ils attaquent leur système nerveux. Ils viennent d’être interdits par l’Union européenne.
Concrètement, l’interdiction s’applique à toutes les cultures en plein champ, c’est-à-dire en utilisation extérieure. Par contre, leur usage dans les serres reste autorisé, à condition que les graines et les plantes ne quittent pas leur abri fermé. Cette interdiction vient ainsi prolonger une restriction d’utilisation partielle déjà votée en 2013.
Les associations satisfaites
"Nous saluons ce vote qui répond aux attentes des scientifiques, des apiculteurs et de la société civile en général", a réagi l’ONG Générations futures à l’annonce du résultat. En février 2018, l’Agence européenne pour la sécurité des aliments avait jugé que ces néonicotinoïdes présentaient un risque pour les abeilles sauvages - bourdons et abeilles solitaires - mais aussi domestiques.
"Nous sommes heureux que la majorité des gouvernements européens aient reconnu cette menace et aient voté en faveur de l’interdiction de ces trois pesticides", s’est réjoui l’ONG SumOfUs.
Les abeilles, lanceuses d'alerte de l'effondrement de la biodiversité
Selon l’Union nationale de l’apiculture française, 5 % des colonies d’abeilles disparaissaient chaque année dans les années 90, contre 30 % aujourd’hui. "Les abeilles sont les lanceuses d’alerte de l’effondrement de la biodiversité", prévenait alors Delphine Batho, députée et ancienne ministre de l’Environnement fin mars alors que le vote à Bruxelles avait une nouvelle fois été repoussé.
Cette fois, la majorité qualifiée d’États membres a été obtenue, au moins 16 pays sur 28 représentant 65 % de la population ont apporté leur soutien à leur proposition de la Commission. La France s’était clairement positionnée contre l’autorisation de ces néonicotinoïdes malgré l’intense lobbying des géants des pesticides, que sont le suisse Syngenta et l’allemand Bayer.
Marina Fabre @fabre_marina avec AFP