Publié le 07 mars 2023
ÉCONOMIE
Mobilisation des écolos, grève féministe, jeunesse dans la rue : tous unis contre la réforme des retraites
Le 7 mars les travailleurs, le 8 les féministes, le 9 la jeunesse, le 10 les écolos. Pendant quatre jours au moins ce sixième épisode de mobilisation contre la réforme des retraites va faire converger des revendications sociales et environnementales. Une rare union des luttes pour faire pression sur le gouvernement qui envisage des concessions afin d'éviter le blocage du pays.

ALAIN JOCARD / AFP
"Ni mari ni Macron, ni patrie ni patron". Dès le 6 mars, veille de la grande manifestation pour mettre la France "à l’arrêt", les féministes anticapitalistes ont défilé pour dénoncer le projet de réforme des retraites et "faire vivre une alternative au système capitaliste, raciste et sexiste". À l’initiative de l’association AG féministe Paris-Banlieue, les participantes ont décrété une "grève féministe". Si la question de la retraite prend toute sa place dans les cortèges féministes, c’est que les inégalités entre les femmes et les hommes se poursuivent jusque dans la retraite. De l’aveu même du ministre des Relations avec le Parlement, les femmes sont "un peu pénalisées" par le report de l’âge légal alors qu’elles touchent aujourd’hui des retraites inférieures de 40% à celles des hommes. En cause : les inégalités de salaires et de durée de cotisation.
"Nous, femmes et minorités de genre, sommes en première ligne face à ces projets : nous sommes majoritaires dans les emplois à temps partiel et morcelés, et avons plus souvent des parcours discontinus du fait d’emplois plus précaires ou de la parentalité dont la charge de temps nous est souvent réservée", dénoncent dans une tribune des dizaines de collectifs féministes qui défileront le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Pour donner un peu d’air, le gouvernement se dit prêt à faire évoluer sa réforme. Il serait favorable à une proposition de surcote de 5% pour les mères de famille qui auraient deux enfants et une carrière complète.
Le #Blocus Challenge de la jeunesse
En attendant c’est du côté de la jeunesse que ça bouge. Pour les motiver, le député Insoumis Louis Boyard a lancé un défi très critiqué par ses rivaux, le Blocus Challenge. L’enjeu est de réaliser les plus belles photos de blocus de lycées et universités. "Parmi ces photos, on en tirera une au sort et l’équipe de bloqueurs sera invitée à l’Assemblée nationale avec nous", promet-il.
ÇA COMMENCE : L’Université d’Angers vient de voter le blocage pour demain. #blocuschallenge
Merci à toutes et tous pour votre accueil ! pic.twitter.com/o8demvHuwB— Louis Boyard (@LouisBoyard) March 6, 2023
Dans plusieurs villes comme Rennes, Toulouse, Lyon ou Paris, des blocages ont déjà eu lieu. Lundi, le campus de l’Université Lyon 2 a fermé ses portes ainsi que le site Tolbiac de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. "Plus les jours passent et plus les jeunes comprennent que cette réforme va avoir un impact sur l'ensemble de leur vie", analyse sur BFMTV Imane Ouelhadj, présidente du syndicat étudiant Unef. Si les organisations de jeunesse défileront bien le 7 mars aux côtés des travailleurs et le 8 des féministes, elles ont réservé le créneau du 9 mars prochain pour "dénoncer et mettre en lumière l’impact de la réforme sur les jeunes".
"Travailler plus, c'est produire plus, extraire plus, polluer plus"
Le lendemain, ce sera au tour de la jeunesse écolo de défiler à l’appel de Fridays for future France. Mais dès le 7 mars, les ONG environnementales seront au rendez-vous. Dans une tribune publiée sur Franceinfo, l’activiste Camille Étienne écrit : "Pour le climat, l’urgence est avant tout de réduire notre temps de travail". "Travailler plus, c’est produire plus, c’est extraire plus, c’est polluer plus", dénoncent les ONG environnementales.
— Fridays For Future France (@Fridays4futurFR) February 28, 2023
Dès les premières journées de mobilisation, les ONG environnementales ont battu le pavé aux côtés des syndicats sous la bannière de l’Alliance écologique et sociale. Un collectif lancé en janvier 2020 pour faire converger les luttes sociales et environnementales à travers un slogan : "Fin du monde, fin du mois, même combat".