Publié le 1 juillet 2024

Les marchés ont repris des couleurs. Après l’incertitude du premier tour des législatives, le CAC40 a enregistré un bond de plus de 2%, soulagé, selon des experts, que le Rassemblement national n’ait pas obtenu de majorité absolue et que le Nouveau Front Populaire n’obtienne pas non plus les résultats escomptés.

Les investisseurs ont scruté de très près les résultats de ce premier tour des élections législatives. Lundi 1er juillet, la Bourse de Paris a ainsi ouvert en nette hausse de 1,52% après avoir bondi de 2,8% dans les premiers échanges, Milan s’octroyait 1,47%, Francfort avançait de 0,34% et Londres de 0,37%.
Pour les marchés, c’est ainsi la victoire du “scénario du moins pire” qui s’est déroulé dimanche, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud. Selon les résultats du premier tour des législatives, le camp présidentiel est arrivé en troisième position dimanche avec 20,04% des suffrages, derrière le Nouveau Front populaire (27,99%) et le Rassemblement national (33,14%). “Cela donne au parti RN une majorité relative, pas absolue”, commente Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier.

Les secteurs les plus touchés à la Bourse de Paris depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, à commencer par les banques, rebondissaient nettement lundi à la suite du premier tour des élections législatives. Les banques ont donné le ton : vers 9h30, la Société Générale prenait 6,11% à 23,27 euros, plus forte progression du CAC40. Le Crédit Agricole bondissait de 4,23% à 13,29 euros et BNP Paribas 3,83% à 61,81 euros, aidant le CAC40 à bondir de plus de 2%. Toutefois, ces gains ne sont pas suffisants pour compenser les lourdes pertes sur le mois de juin : la Société Générale avait dévissé de près de 20% ; la chute était de 14% pour le Crédit Agricole et de plus de 12% pour BNP Paribas.

Des désistements scrutés à la loupe

“Ce que le marché craignait le plus était une majorité absolue (…). Pour le moment, pour le Rassemblement national, ce scénario n’est pas encore écarté, mais on voit que les tractations ont débuté sur la question des désistements”, a estimé auprès de l’AFP Alexandre Baradez, analyste du courtier IG France. “Cette volonté de désistement peut ne pas donner la majorité absolue au RN et peut permettre d’arrondir les angles sur certains programmes”, estime l’analyste.

La perspective de la privatisation de France Télévision, énoncée comme une priorité par le Rassemblement national, avait fait plonger les actions des chaînes de télévision privées, en concurrence pour les recettes publicitaires. Lundi, TF1 rebondissait de 6,58% à 7,77 euros, M6 de 4,60% à 12,28 euros. La possibilité de renégociation des concessions d’autoroute a aussi pesé sur les cours des entreprises comme Eiffage ou Vinci, qui rebondissaient lundi respectivement de 4,66% à 89,76 euros et de 4,19% à 102,59 euros. Les services aux collectivités – Engie (+4,24% à 13,90 euros), Elior (+6,81% à 2,81 euros) – suivaient le même mouvement.

“Il est intéressant de noter le résultat encourageant du parti traditionnel Les Républicains (10%) et le résultat du parti de la majorité présidentielle qui continue de représenter, avec un cinquième des suffrages et un maximum d’une centaine de sièges, une force significative”, indique l’analyse Thomas Planell, “La probabilité d’un gouvernement technique devient donc pour l’instant le scénario le plus probable”.

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