Sans objectif clair et indicateurs partagés, les épargnants auront du mal à s’y retrouver
L’analyse du panel des fonds révèle un « récit » dans les « annexes techniques », telles que les définit la réglementation SFDR, extrêmement varié – de la terminologie employée, aux indicateurs utilisés pour mesurer les contributions environnementales et sociales des fonds. Autre difficulté : le volume de documentation, souvent très technique, qui est supposé donner aux épargnants le moyen de comprendre la stratégie durable des fonds dans lesquels ils investissent, a considérablement enflé. Le décalage entre le marketing qui vise à doter les fonds de promesses environnementales (Voir l’étude de Novethic « Fonds durables : des noms qui jouent sur les mots » – Mars 2023), le vocabulaire et les informations techniques fournies dans la documentation fait naître une confusion sur les objectifs poursuivis par les fonds. Cela compromet la capacité des conseillers financiers à présenter une offre claire et lisible aux épargnants sur les caractéristiques environnementales des produits financiers.
À la recherche d’indicateurs sur la transition des entreprises
L’étude Novethic, réalisée avec le soutien de l’ADEME, permet aussi de s’interroger sur la capacité des encours de fonds durables à financer la transition des entreprises en portefeuille. Cela est d’autant plus difficile que la grande variété d’indicateurs choisis rend la comparabilité des fonds quasi impossible sur ce thème. On trouve en moyenne 3,6 indicateurs par fonds dans le panel de l’étude, qui, du point de vue de la transition, sont le plus souvent des engagements d’intention rarement assortis d’une évaluation du degré d’atteinte de ces objectifs. On peut donc s’interroger sur la possibilité de vérifier que les entreprises sélectionnées ont bien, par exemple, une trajectoire de transition alignée sur l’Accord de Paris.