Publié le 18 novembre 2019
Invitée à s’exprimer sur le rôle que pourraient jouer les banques centrales pour faciliter la transition climatique, la nouvelle directrice du FMI Kristalina Georgieva a affiché son ambition à mobiliser l’expertise de son institution pour mieux appréhender le risque climat et aider les banques centrales à intégrer le climat dans leur politique monétaire.

Kristalina Georgieva, la nouvelle directrice du Fonds Monétaire International (FMI), semble vouloir mettre le climat au cœur de son mandat. Elle a réservé sa première sortie publique à un panel intitulé “Can central banks fight climate change ?” (“Les banques centrales peuvent-elles combattre le changement climatique ?”), dans le cadre des rencontres FMI-Banque Mondiale le 16 octobre à Washington. Un choix symbolique, rapidement suivi de prises de positions fortes.


Elle a déclaré, entre autres, son soutien personnel à des mesures telles que le green QE (quantitative easing, ou assouplissement quantitatif) ou la mise en place de critères réglementaires pénalisant les investissements bruns. Elle a également annoncé qu’elle souhaitait faire du FMI une institution de coordination globale avec les banques centrales pour développer la gestion du risque climat.

Pour Kristalina Georgieva, le FMI en tant qu’institution aurait une responsabilité à agir sur la question du climat. Cette responsabilité relèverait principalement de l’identification et de l’analyse des nouveaux risques liés au climat et du développement de politiques publiques pour apprendre à les gérer. Au passage, elle a souligné qu’elle pensait que le monde financier était en retard sur la prise en compte de ces nouveaux risques, conduisant à des décisions d’investissement “stupides“.

“Travailler plus vite, ensemble”

Questionnée par un membre du public sur la position prudente des banquiers centraux, dont certains se trouvaient sur scène à ses côtés, la directrice du FMI a rappelé que la mise en place d’une politique efficace devrait se baser sur des données convaincantes. Elle considère ainsi que les banques centrales ont intérêt à mettre en place les outils dont l’efficacité fait déjà consensus, comme le stress testing et les obligations de reporting. Côté FMI, elle a concédé que le green QE continuait par contre de diviser au sein de sa nouvelle institution. 

En prenant une position aussi affirmée, Kristalina Georgieva a explicitement invité les banques centrales à se saisir de la question climatique. Une quarantaine d’entre elles ont déjà créé le Network for Greening the Financial System (Réseau pour verdir le système financier, NGFS). La directrice du FMI compte sur leur travail commun pour régler rapidement les débats méthodologiques qui limitent la mise en place de politiques plus ambitieuses. L’adhésion du FMI au NGFS en septembre a été un premier pas pour aider à coordonner ces efforts, avec pour ambition de “travailler plus vite, ensemble” pour créer et disséminer de nouveaux standards de marché. En conclusion la nouvelle directrice du FMI s’est d’ailleurs déclarée confiante dans la capacité de ce réseau, grâce à sa taille critique, à transformer les marchés en établissant des standards communs pour le financement de la transition climatique. 

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes