Publié le 21 avril 2021
FINANCE DURABLE
43 grandes banques s’allient pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050
Les banques sont souvent pointées du doigt pour leurs financements à des projets qui ne vont pas dans le sens de la transition énergétique. Celles-ci sont bien décidées à donner des gages en lançant une initiative pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les assureurs préparent une annonce similaire.

@OlivierMoal
43 banques internationales se sont engagées sous la houlette de l'ONU à atteindre la neutralité carbone "d'ici à 2050 ou plus tôt", a annoncé mercredi 21 avril l'initiative financière de l'ONU pour l'environnement (UNEP FI). Cette "Net-Zero Banking Alliance" s'inscrit dans le cadre de la "Glasgow Financial Alliance for Net Zero" présidée par Mark Carney, envoyé spécial de l'ONU pour le climat et l'un des organisateurs de la COP 26, qui se tiendra à la fin de l'année à Glasgow, en Ecosse.
Parmi les banques qui ont adhéré à cette initiative figurent les françaises BNP Paribas, Société Générale et la Banque Postale, ainsi que les britanniques Barclays et HSBC, la suisse Crédit Suisse ou encore l'espagnole Santander. Tous les établissements signataires se sont engagés, entre autres, à aligner leurs portefeuilles d'investissements et de crédits avec un objectif de neutralité carbone "d'ici à 2050 ou plus tôt", et à se donner des objectifs intermédiaires à 2030 au plus tard.
"Tous les objectifs seront régulièrement révisés afin de garantir leur cohérence avec les données scientifiques les plus récentes", a signalé l'UNEP FI. Pour Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué du groupe, "la signature d'un engagement commun net zéro carbone, avec des objectifs intermédiaires, constitue une étape décisive dans la mobilisation du secteur financier pour le climat" et "est un signal fort pour l'ensemble des parties prenantes".
Initiative des assurances
Selon Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, les objectifs pour 2030, qui doivent être dévoilés avant 18 mois, arrivent encore bien trop tard et les engagements ne prennent pas en compte les émissions d'actions et d'obligations, ce qui laisse "un trou dans la raquette". "Cela risque de faire encore beaucoup de bruit pour pas grand-chose", souligne-t-elle en relevant que parmi les signataires, certains n'ont encore aucune politique d'exclusion concernant le charbon, pourtant l'énergie la plus polluante.
Selon l'UNEP FI, les assureurs et réassureurs sont également en train de plancher sur une alliance du même ordre, qui rassemble à ce stade sept acteurs : Axa, Allianz, Aviva, Munich Re, Scor, Swiss Re et Zurich. Cette alliance, qui sera présidée par Axa, devrait être lancée pour la COP 26 en novembre.
"En complément des engagements forts de l'industrie en matière d'investissements, la NZIA (Net-Zero Insurance Alliance, ndlr) propose un cadre de réflexion sur la manière d'intégrer les enjeux climatiques dans les critères de sélection des risques", a souligné Axa dans un communiqué.
La mobilisation de l’ensemble de ces acteurs ne sera pas de trop alors que les besoins de financements sont considérables. Selon les experts, ceux-ci se situent entre 3000 et 7 000 milliards de dollars par an.
Ludovic Dupin avec AFP