Publié le 20 juin 2019

ENTREPRISES RESPONSABLES

Avec son application et sa monnaie virtuelle, la fintech Impak veut booster l’économie à impact positif

Créer un écosystème vertueux, permettant de développer l’économie à impact positif, c’est l’objectif de la fintech canadienne Impak finance. Elle revendique déjà 10 000 utilisateurs et des milliers d’entreprises identifiées comme pouvant contribuer positivement à la société et l’environnement. Celle-ci vient d'annoncer sa future arrivée en France. 

Impak finance veut développer l'économie à impactpositif en s'appuyant sur un tryptique d’outils en vogue : une application, un référentiel d’impact et une cryptomonnaie.
@impak

"Encourager le consommateur et l’entrepreneur à repenser son rapport à l’argent pour réparer l’économie et la planète". C’est la proposition aussi ambitieuse qu’alléchante d’Impak finance, une fintech québécoise qui entend bien la développer en France, après des débuts prometteurs au Canada. Son modèle est basé sur un triptyque d’outils en vogue : une application, un référentiel d’impact et une cryptomonnaie. 

Une dynamique de marché basée sur une cryptomonnaie

L’application Impak, annoncée officiellement le 20 juin dans le cadre de l'International Cleantech week d'Annecy, va permettre aux consommateurs désireux de consommer de façon plus responsable d’identifier des entreprises à impact positif autour d'eux, par exemple des producteurs locaux, des magasins zéro déchets ou des services favorisant l’inclusion des personnes vulnérables. Quand ils s’y rendront pour effectuer des achats, ils seront récompensés par des impak coins, une cryptomonnaie, qu’ils pourront réutiliser pour faire des achats dans le circuit, en faisant donc la "première cryptomonnaie indexée sur le cours de l’économie à impact réelle", souligne Paul Allard, Co-fondateur et CEO d’Impak finance.

Pour être sûr que les entreprises aient bien une valeur sociale et environnementale suffisante pour être considérée comme "à impact", les équipes de la fintech ont prévu plusieurs étapes de sélection. D’abord, les consommateurs peuvent proposer des entreprises qu’elles estiment légitimes sur le créneau. Si celles-ci sont intéressées par le fait de figurer sur la plateforme, elles doivent remplir un questionnaire, qui sera examiné par Impak finance pour valider - ou pas - sa participation. Si c’est le cas, l’entreprise pourra disposer d’un profil montrant comment elle agit pour la société ou l’environnement et réduit ses impacts négatifs.

La mesure de l’impact au cœur du processus de sélection

D’autres étapes sont prévues pour celles qui souhaitent entrer dans un cercle leur permettant d’être identifié d’une part, par des investisseurs comme des entreprises à impact, ou par des grandes entreprises engagées comme des fournisseurs responsables pouvant intégrer leur chaîne d’approvisionnement. Il faut alors, pour les entreprises voulant être qualifiée "à impact", remplir un questionnaire détaillé de près d’une heure trente, voire de souscrire à un audit complet de terrain, d’une durée d’un ou trois jours. Pour les investisseurs et grandes entreprises, l’offre est payante.

"Nous refusons beaucoup d’entreprises au niveau un de la sélection car il y a encore une mauvaise compréhension de ce qu’est l’impact", souligne Axel Bonaldo, chargé des partenariats. Pour le mesurer Impak finance s'appuie sur une méthodologie, inspirée des processus qui font référence comme l’Impact Management Projet, basé sur les Objectifs de Développement Durable et reconnu par plus de 800 acteurs économiques et financiers.

Bâtir une communauté de l'impact

Les entreprises sont également sélectionnées selon deux scénarios : celles dont les produits et services tentent de résoudre un problème environnemental et/ou social et celles qui contribuent, par leur organisation ou leur méthode de production à une cause de même nature. Aujourd’hui près de 40 000 entreprises ont été suggérées à Impak. En France, plus de 200 ont rejoint la communauté comme Biocoop, Enercoop ou La Camif.

En 2017, Impak finance s'était aussi fait remarquée pour avoir lancer la première monnaie virtuelle approuvée par l’Autorité des marchés financiers canadienne. Elle avait alors recueilli 1,4 million de dollars canadiens (un peu plus de 900 000 euros). Un temps envisagée pour son lancement en France, l'ICO n'est plus d'actualité à ce stade. 

À horizon 2020, Impak table sur 4 600 entreprises qualifiées pour le grand public, 88 000 utilisateurs et 3 millions de chiffre d’affaires.

Béatrice Héraud @beatriceheraud


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