Pour la troisième année consécutive, CareNews publie son classement des 50 entreprises à impact. Ce média spécialisé dans l’économie sociale et solidaire a développé une méthodologie développée notamment avec la Caisse des dépôts, BNP Paribas et Inco, pour pouvoir comparer entreprises et associations sur leur impact social et environnemental. Label Emmaüs, Écotable, Yuka, Agence du don en nature, Miimosa… en tout, 212 candidatures ont été analysées, pour 50 lauréats. Ceux-ci sont classés dans dix catégories : formation professionnelle et accès à l’emploi, accès au logement, accès à l’éducation et à la culture, accès à la santé, lutte contre l’isolement, accompagnement des porteurs de projet à impact, consommation et production responsables, recyclage des déchets, agriculture durable et transition énergétique.

"Cela met en valeur des sociétés qui sont peu connues, souligne Flavie Deprez, la directrice générale de CareNews. Mais nous avons voulu faire un classement qui ne soit pas qu’un concours de pitchs, nous essayons de montrer la réalité des chiffres, des solutions efficaces et vertueuses". Les candidats sont évalués aussi bien sur leur engagement, sur leurs pratiques internes, la qualité de leur impact, que sur leur robustesse économique. "La bonne nouvelle, c’est que les chiffres d’affaires remontent, cette année", remarque Flavie Deprez. La note moyenne des participants sur leur robustesse a ainsi gagné un point par rapport à l’année dernière.

"Rappeler que l'économie sert à quelque chose"

Les lauréats de ce top 50 sont à 60% des entreprises, le reste des associations. Quatre associations arrivent en première place dans les dix catégories : Konexio dans la catégorie formation professionnelle, Habitat et Humanisme dans la catégorie accès au logement, Télémaque dans la catégorie accès à l’éducation de qualité, et Ikambere (accompagnement de femmes séropositives) dans la catégorie accès à la santé. Les entreprises atteignent la première place dans les six autres classements : Neosilver dans la catégorie lutte contre l’isolement, HelloAsso pour l’accompagnement de projets à impact, Label Emmaüs pour la consommation responsable, Lemon Tri pour le recyclage des déchets, Cueillette Urbaine dans la catégorie agriculture durable et Digital4Better x fruggr dans la catégorie transition énergétique et mobilité durable.

Pour les entreprises qui participent, le classement permet de mieux connaître l’écosystème de l’ESS. "Je ne suis pas nécessairement fan des classements, mais je trouvais important de pouvoir nous situer en tant qu’acteur de l’emploi dans l’ESS", explique Souad Boutegrabet, fondatrice de DesCodeuses, classée 5ème dans la catégorie formation professionnelle. Cette association créée il y a cinq ans, qui compte 15 salariés et 150 bénévoles, forme des femmes de milieux défavorisés au code informatique, pour les aider à trouver un CDI. "Dans ce classement, je retrouve des entreprises et des associations qui ont des objectifs similaires au nôtre. Il faut rappeler que l’économie doit servir à quelque chose, qu’il est important de développer les compétences locales", ajoute-t-elle.

"Un outil de pilotage interne"

Les candidats avouent aussi avoir soif de moyens de comparaison et d’analyse de leur impact. "La note finale n’est pas notre priorité, ce qui nous intéressait c’était de pouvoir se confronter au référentiel et nous positionner dans une catégorie. C’est un outil de pilotage interne !", estime Diane Palucha, responsable de l’impact chez Bellevilles. Cette foncière solidaire, qui compte 30 salariés, est un opérateur immobilier avec une mission spécifique : permettre l’accès à l’immobilier pour les ménages modestes et pour les entreprises de l’ESS. Bellevilles est classée 3ème de la catégorie des soutiens aux porteurs de projets à impact. "Nous accompagnons les acteurs de l’impact, l’immobilier est un outil pour cela", explique Diane Palucha.

La visibilité apportée par le Top 50 permet également de réchauffer les relations avec les parties prenantes. "Cela apporte de la crédibilité auprès des entreprises, qui nous contactent beaucoup plus facilement", estime Souad Boutegrabet. Lemon Tri, société spécialisée dans le recyclage, participe pour la troisième fois au classement. "Cela aide vis-à-vis de nos investisseurs, qui sont tous des fonds à impact, d’avoir ce tampon qui donne la preuve de ce que l’on fait", affirme Augustin Jaclin, président de Lemon Tri.

La société accompagne près de 800 entreprises et administrations dans le tri, le recyclage et la revalorisation de leurs déchets. Elle a également une activité historique d’automates de collecte des emballages, placés dans de lieux de passages. Elle réalise un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros, avec 30 salariés.

Arnaud Dumas