On my way out of Paris, so here’s a chronological thread on my experience covering the #UCLfinal for @dw_sports. pic.twitter.com/hr75TwdIVB
— Matt Pearson (@thisismpearson) May 29, 2022
Même si plusieurs enquêtes sont diligentées et que le gouvernement a organisé une réunion au sommet au ministère des Sports lundi matin, le mal est fait. À un an de la Coupe du Monde de Rugby et à deux ans des Jeux Olympiques, la France semble en très grande difficulté pour accueillir des foules de supporters venus du monde entier. Pire quand elle est débordée, c’est à eux qu’elle s’en prend puisque le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, a expliqué que c’était les 40 000 supporters britanniques de trop qui étaient la cause de tous les problèmes.
Gérald Darmanin: "30.000 à 40.000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France sans billet ou avec des billets falsifiés" pic.twitter.com/ArJbXVbenm
— BFMTV (@BFMTV) May 30, 2022
Nombreuses défaillances
Pour être sponsor de la Ligue des champions, événement sportif qui rivalise avec la Coupe du monde de football, chaque grande entreprise paye jusqu’à 120 millions d’euros par an, qui lui assurent une visibilité planétaire. Samedi, la France où était organisée la finale parce que la Russie est interdite d’évènements sportifs majeurs depuis son entrée en guerre, a perdu gros. Elle a montré au monde que les deux années de gestion du Covid avaient affaibli ses capacités à gérer des stades pleins et un afflux de population. Dans la mesure où elle a déjà décroché la coupe du monde de rugby et les JO, elle ne risque pas de les perdre. En revanche cette grande panique accentue les interrogations sur l’avenir de ces manifestations de masse. Après les JO 2022 en Chine dans des installations vides, la Coupe du Monde au Qatar devrait elle aussi limiter l’accès des populations de supporters entre les appels au boycott pour les droits humains, le prix exorbitant des places et les très faibles capacités hôtelières.
Mutation du sport business
Un très bon moyen d’attirer les supporters vers le e-commerce comme l’a expliqué à Ouest France Nikos Smyrnaios, enseignant-chercheur spécialiste des Gafam. "Que vous regardiez un match de foot, de tennis ou une série sur Prime, Amazon s’en fiche, contrairement à Netflix, explique-t-il. Son but est encore et toujours d’attirer, puis fidéliser les clients sur son site de commerce, là où les données personnelles sont les plus stratégiques : type de rasoirs, de livres ou de vêtements achetés… Ces données font l’efficacité commerciale du groupe et de ses algorithmes. La diffusion d’événements sportifs sert juste de produit d’appel."
Les stades seront-ils un jour au football ce que les salles de cinéma sont en passe de devenir pour le cinéma, des écrins souvent vides ? Le triste spectacle de la finale de la Ligue des Champions y contribue en tous cas.
Anne-Catherine Husson Traore, directrice générale de Novethic, @AC_HT_