Baisse de chiffre d’affaires, arrêt total de l’activité… le couvre-feu généralisé à 18 heures et la fermeture de secteurs comme la restauration ou la culture, continuent de mettre la pression sur les entreprises. Pour aider les sociétés les plus en difficultés, les mesures de soutien financier ont encore été prolongées à la demande de Bercy. La Fédération Bancaire Française (FBF) s’est notamment engagée à repousser d’encore un an le début du remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) pour tout chef d’entreprise qui le demande.
Presqu’un an après leur création et alors que la crise n’est pas encore terminée, les PGE vont en effet arriver à leur première échéance au printemps. Ce dispositif avait été lancé dès le début de la crise sanitaire, avec pour objectif de fournir de la trésorerie aux entreprises le temps que la situation économique se rétablisse. Ils sont distribués par les banques commerciales, l’État ayant créé un fonds de garantie de 300 milliards d’euros pour compenser le risque de défaut de paiement des entreprises. En tout, plus de 638 000 prêts garantis par l’État ont été octroyés depuis le début de la crise, pour un montant de 130 milliards d’euros.
5 à 10 % d’entreprises en difficulté pour le remboursement
Les banques ne savent pas combien d’entreprises demanderont de décaler d’encore un an leurs remboursements. Dans une interview sur Radio Classique, Philippe Brassac, le président de la FBF et directeur général du Crédit Agricole, a déclaré que "au vu des sondages, une majorité des entreprises estiment que leur situation est saine aujourd’hui". Selon lui, la moitié des PGE pourraient être remboursés dès la première année et, au total, les trois quarts en deux ans. Environ 5 à 10 % des entreprises devraient rencontrer des problèmes pour rembourser ce prêt.
La CPME, l’organisation des patrons de PME, s’inquiète néanmoins des difficultés que les petites et moyennes entreprises auront pour rembourser leurs dettes, si la croissance ne repart pas suffisamment vite. L’organisation patronale propose qu’une entreprise puisse réunir tous ses prêts, dont le PGE, dans un seul "prêt consolidation", qui serait garanti par l’État et remboursable sur dix ans.
Une telle mesure se semble pas être à l’ordre du jour. Mais pour ces entreprises en grande difficulté, et particulièrement dans les secteurs économiques dont l’activité est retreinte, les banques s’engagent à repousser les échéances des autres emprunts. Contrairement au différé d’un an du PGE, il ne s’agit toutefois pas d’une mesure généralisée, elle sera octroyée au cas par cas, selon la situation des entreprises.
Ce décalage des échéances doit permettre de reporter les remboursements pour l’après-crise, dans l’espoir qu’un retour de la croissance économique desserre les contraintes financières des entreprises. En attendant, leur endettement ne cesse de grimper, à tel point que la Banque de France le juge préoccupant pour la stabilité financière, en cas de reprise économique lente.
Arnaud Dumas, @ADumas5
Publié le 19 janvier 2021
Le remboursement des prêts garantis par l’État pourra être décalé d’une année supplémentaire. La crise sanitaire persistante met toujours une forte pression sur de nombreuses entreprises, qui ont besoin de trésorerie pour survivre. Cette mesure doit leur permettre de faire le gros dos jusqu’à la reprise normale de l’activité. Mais l’endettement global des entreprises demeure préoccupant.
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