Un Français sur deux et une Française sur trois sont en surpoids. Et 15% de la population souffre d’obésité. C’est ce que démontre une étude publiée ce mardi dans le Bulletin épidémiologiste hebdomadaire, portant sur 29 000 participants, âgés de 30 à 69 ans.
Pour Sébastien Czernichow, professeur de nutrition et chef du service de nutrition de l’Hôpital européen Georges-Pompidou, coauteur de l’étude, "ces chiffres montrent que l’obésité reste un problème sanitaire majeur".
Un problème économique aussi, évalué en 2014 à 2 000 milliards de dollars à l’échelle de la planète, soit 2,8% du PIB mondial par McKinsey Global Institute. Dont 54 milliards d’euros rien que pour la France. Ce coût est calculé à partir des coûts directs et indirects pour le système de santé, mais aussi à partir de la perte de productivité liée à une surmortalité des travailleurs.
Gain de productivité de 5%
Outre les pouvoirs publics, les entreprises elles aussi ont tout intérêt à agir. En France, elles restent encore frileuses à l’idée d’intervenir sur ce sujet encore largement considéré comme relevant de la sphère privée, mais certaines organisent par exemple des courses entre les salariés ou des
séances de sport à la pause déjeuner.
L’institut IMS Health pour Chèque santé a ainsi évalué les gains de productivité à 5% pour 296 euros investis par l’entreprise dans
un programme de prévention individuelle.
Aux États-Unis, un tiers des entreprises proposent des dispositifs "spécial minceur", selon les résultats d’un sondage de l’institut américain SHRM spécialisé dans les questions de management. Elles investissent aussi dans des salles de sport, financent une partie des abonnements dans des clubs, payent les services d’un diététicien ou lancent même des défis à leurs salariés en les équipant par exemple de bracelets connectés comptant leurs pas.