Publié le 23 avril 2017
Présidentielle 2017
Présidentielle 2017 : Macron et Le Pen, deux visions de la France
Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les deux candidats sont qualifiés pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Entre la présidente du Front National et le représentant d'En Marche, deux modèles s'opposent, le protectionnisme contre le libéral, l'anti contre le pro-européen. En matière énergétique, quelques similitudes mais là aussi, les visions diffèrent.

Joel Saget / AFP
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les deux finalistes du second tour avec respectivement 23,8% et 21,43% des voix. Ce duo instaure un clivage clair entre les visions portées par le candidat d'En Marche et la présidente du Front national.
Clivage sur le modèle économique
Emmanuel Macron, candidat libéral, mise sur la flexibilité pour "libérer le marché du travail". Il veut ainsi "aller plus loin" que la loi travail, dite Loi El Khomri, en décentralisant le dialogue social au niveau des entreprises. Il entend assouplir les 35h et introduire un barème obligatoire des indemnisations prud'hommales tout en assurant une "sécurité" aux travailleurs via, notamment, l'allocation chômage pour les démissionnaires.
Pro-européen convaincu, l'ancien ministre de l'Economie est le seul candidat à s'être prononcé en faveur du CETA, l'accord de libre échange entre l'UE et le Canada.
Un accord fustigé par Marine Le Pen qui mise elle sur le protectionnisme. Sa mesure phare : l'instauration de la préférence nationale dans le code du travail via une taxe sur les contrats d'employés étrangers et la suppression de la directive européenne sur les travailleurs détachés. Elle souhaite également maintenir les 35h, tout en prévoyant des dérogations au niveau des "branches professionnelles".
Clivage sur le modèle énergétique
Pour "préserver l'indépendance énergétique" de la France, la candidate FN souhaite "maintenir, moderniser et sécuriser la filière nucléaire française". Emmanuel Macron, lui, souhaite conserver les objectifs assignés par la loi sur la transition écologique et énergétique adoptée à l'été 2015, c'est à dire 50% de nucléaire dans le mix électrique d'ici 2025 et 32 % d'énergies renouvelables.
Sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, là aussi, les deux candidats s'opposent. Emmanuel Macron est favorable à sa fermeture mais ne se prononce pas sur les autres réacteurs, Marine Le Pen y est clairement défavorable. Quant à la candidate du Front Nationale, elle s'est aussi prononcé pour un EDF "100% public".
Le débat de l'entre deux tours opposera donc Emmanuel Macron qui entend incarner une France ouverte tournée vers l'Europe et Marine Le Pen qui entend "protéger les Français" en fermant les frontières. Les Français les départageront le 7 mai prochain.