Le brown-out est une pathologie dont la conceptualisation a émergé au cours des années 2010, bien qu’il existe depuis plus longtemps. Il s’agit d’une crise professionnelle du sens. Le brown-out correspond à une lassitude et à une perte de motivation du salarié, qui ne trouve plus de sens dans la réalisation de ses tâches, soit dans leur finalité, soit par un décalage au regard de ses attentes, soit encore parce qu’il est sous-employé au regard de ses compétences.
Il s’incarne au travers de plusieurs symptômes, qui peuvent aller d’un simple désengagement à des idées noires voire suicidaires, avec des répercussions sur les vies sociale et familiale. Plusieurs signes permettent de le reconnaître : désintérêt, impression de ne jamais réussir à finir ses tâches, absence de visibilité sur l’orientation de sa carrière, arrêts maladie plus fréquents, fatigue accrue. Il entraîne notamment de nombreuses reconversions professionnelles.
Le terme a commencé à prendre son essor avec les travaux de l’Américain David Graeber sur les bullshit jobs (« les jobs à la con »), créés par l’essor technologique. Il cite parmi ceux-ci des métiers du management, du conseil, et de la finance. Mais le brown-out peut toucher tout type de travail qui crée des désillusions.